Drogue saisie au Port : Un couple allemand identifié

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Le couple de ressortissants allemands qui « supervisait » le transport de la cocaïne saisie à Dakar a été identifié. Pendant ce temps, informe Libération, 15 « correspondants » de pays européens ont pris langue avec la Douane, avant-hier, alors qu’une équipe du Service angolais des enquêtes criminelles (Sic) arrivait à son tour, ce mardi, dans la capitale sénégalaise.

Un couple de « touristes allemands » à la supervision

Ce dimanche 30 juin 2019, lorsqu’ils investissent le navire « Grande Nigéria » de l’armateur Grimaldi où ils vont saisir 793 kilogrammes de cocaïne cachés dans des véhicules de marque Renault, un détail intrigue les douaniers. Il s’agit de la présence d’un couple de ressortissants allemands qui se présentent comme des…touristes. De surcroît sur un navire commercial. La pilule était très grosse.

Sans hésiter, les douaniers débarquent les deux « touristes » qui étaient dans une cabine au moment de la descente des soldats de l’économie. Du moment que les véhicules mules, chargés au Brésil, devraient être livrés en Angola et en Allemagne, il ne faisait pas de doute, aux yeux des douaniers, que les deux « touristes » sont les convoyeurs, chargés aussi de « superviser » la livraison de la marchandise.

Lucas Schmidberger et Caroline Verena Stanzl

Selon les informations exclusives de Libération, l’homme a été identifié au nom de Lucas Schmidberger et la femme s’appelle Caroline Verena Stanzl. Les mêmes sources autorisées renseignent que les autorités allemandes ont d’ores et déjà ouvert une enquête sur ces deux « profils ». Les premiers éléments recueillis attestent que le couple, âgé d’une cinquantaine d’années, travaille pour un puissant cartel de la drogue.

Ce couple avait été interpellé en même temps que le capitaine du navire « Grande Nigéria ». Pasqualé Metera, c’est son nom, jure qu’il n’avait pas connaissance de la présence de la drogue dans le navire lorsqu’il quittait le port de Paranagua, au Brésil, le 15 juin dernier. Les enquêteurs doutent de sa version. Mais, Grimaldi semble vouloir l’extirper de la procédure par tous les moyens. Des sources autorisées renseignent que quatre cabinets d’avocats sénégalais ont été commis pour la défense de Pasqualé Matéra.

Une affaire embarrassante pour l’armateur Grimaldi

Il faut dire que l’affaire est embarrassante sur tous les plans pour l’armateur. Courant 2018, le même navire, « Grande Nigéria », avait été mêlé dans une affaire de cocaïne au Port de Santos, encore au Brésil. 1,2 tonne de coke avait été cachée dans des sacs de riz se trouvant à bord du navire. Malgré la gravité des faits, le navire avait été autorisé à repartir en mer.

Dans tous les cas, cette affaire intéresse les services du monde entier. Hier, une équipe du Service angolais des enquêtes criminelles (Sic) est discrètement arrivée à Dakar. En Angola, la saisie opérée à Dakar a fait grand bruit puisque des médias ont affirmé qu’une partie des véhicules avait été commandée par la Présidence. Ce que le ministre angolais de l’Intérieur a démenti.

Dakar, plaque tournante des agents de renseignement

Avant-hier déjà, 15 « correspondants » (agents de renseignement) de pays européens, dont la France, se sont rendus au Port de Dakar alors que les États-Unis, à travers la Dea, ont promis d’appuyer les services sénégalais dans ce qui s’annonce comme une enquête internationale avec au moins des ramifications au Brésil, en Angola, en Allemagne mais aussi au Sénégal.

Un soutien logique de taille si on sait que la Dea dispose de moyens conséquents. À preuve, c’est elle, qui, depuis son siège aux États-Unis, avait révélé aux autorités sénégalaises, à l’époque, que le trafiquant nigérian John Obi, continuait son business par téléphone depuis la prison du camp pénal, après avoir « intercepté », par satellites, ses communications.

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