Côte d’Ivoire : le discours d’Alassane Ouattara très attendu au congrès du RDR

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Le président ivoirien doit reprendre les rênes du RDR ce week-end, à l’occasion du 3ème Congrès de son parti. Son discours, annoncé ce dimanche à 15h, heure locale, est très attendu. L’absence de Guillaume Soro est très remarquée.

Une marée humaine verte et orange a envahi dès samedi le Palais des sports de Treichville, à Abidjan. Vêtues de pagnes aux couleurs de leur parti et de tee-shirts siglés du visage d’Alassane Ouattara, plus de 10 000 personnes se sont pressés dès les premières heures de la journée pour participer à ce troisième congrès du Rassemblement des républicains (RDR). C’est bien moins que les 75 000 annoncées, mais déjà trop pour les capacités d’accueil de cette enceinte sportive. Conséquence, de longues queues se sont formées à l’extérieur.

ADO acclamé à son arrivée

Star de cette grand-messe, dont le point d’orgue sera le discours qu’il doit prononcer ce dimanche à 15h, heure locale, Alassane Ouattara est arrivé dans la matinée de samedi, acclamé par ses partisans. Ce n’est un mystère pour personne : à l’occasion de ce Congrès, le chef de l’État doit reprendre la tête du RDR. Il avait dû quitter la présidence de son parti lors de son élection à la magistrature suprême, en 2010. Il doit être investi ce dimanche. 

« C’est un homme au destin exceptionnel. Avec vous, il a surmonté tous les obstacles jusqu’à son élection à la présidence. Il a su incarner nos espoirs, nous a permis de dépasser nos doutes », a déclaré Adama Bictogo, le secrétaire général adjoint du parti chargé de l’organisation du Congrès, dans un discours en forme d’ode à son chef.

Un RDR en perte de vitesse

A trois ans de la prochaine élection présidentielle, ce retour d’Alassane Ouattara à la tête du RDR doit marquer la relance du parti, en perte de vitesse depuis plusieurs années. De l’aveux même de certains de ses cadres, il ne « rassemble plus autant qu’avant ». De nombreux militants raillent notamment – en privé – des cadres coupés de leur base et des réalités du pays.

A l’occasion de ce congrès, le RDR cherche ainsi à faire une démonstration de force. Des amis du parti venus de la sous-région étaient ainsi présents tels que le malien Soumaïla Cissé ou le burkinabè Zéphirin Diabré. Daniel Kablan Duncan, le vice-président ivoirien, Maurice Kakou Guikahué, le secrétaire général du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Mabri Toikeusse de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), alliés du RDR au sein de la coalition du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ont également fait le déplacement.

Absence remarquée de Guillaume Soro

Tous les cadres du RDR étaient au rendez-vous, sauf un : Guillaume Soro. Présumée depuis plusieurs semaines, l’absence du président de l’Assemblée nationale a été très remarquée. Actuellement en France, l’ancien chef rebelle a annoncé son choix dans un communiqué publié à la veille du congrès, vendredi 8 septembre.

« Je n’ai reçu communication d’aucun document officiel du Congrès (…) N’ayant de ce fait été associé ni en amont ni en aval, par les actuels responsables de ce congrès, c’est avec un triste regret que j’en prends acte. », écrit-il, avant de déplorer un contexte fait de « frictions, de suspicions et où des lignes de fractures évidentes sont apparues. »

Entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro, alliés depuis les années 2000, ce congrès pourrait ainsi être celui de la rupture. Depuis le début de l’année, les tensions sont en effet fortes entre les deux hommes, sur fond de bataille pour la présidentielle de 2020.

Nominations attendues : surprise potentielle au poste de secrétaire général

Le discours que livrera Alassane Ouattara à 15h, heure d’Abdijan, ce dimanche est très attendu par les milliers de militants présents. Le président ivoirien doit notamment annoncer quelle nouvelle direction du parti il s’est choisi.

Selon les informations de Jeune Afrique, samedi, Alassane Ouattara a réuni une dernière fois Adama Bictogo, Amadou Soumahoro, Ibrahim Cissé Bacongo et Gilbert Koné Kafana, les candidats déclarés au poste de secrétaire général.

Si ces dernières semaines, Adama Bictogo semblait favori, le choix du chef de l’État pourrait finalement se porter sur une femme. Les noms des ministres Anne Ouloto et Kandia Camara sont avancés. Le nouveau secrétaire général devrait être accompagné par des secrétaires généraux délégués.

Selon nos informations, un 1er vice-président sera également nommé par le chef de l’État – ce devrait être Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre et dauphin supposé du chef de l’État – puis plusieurs vice-présidents, sans ordre hiérarchique. Hamed Bakayoko, le ministre de la Défense, ainsi qu’Amadou Soumahoro, le secrétaire général par interim, sont pressentis.

Ce discours sera aussi scruté par ses alliés du PDCI, alors que le parti unifié annoncé par les deux chefs ne parvient pas à voir le jour et que l’alliance des deux grands alliés bat de l’aile.

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