L’émouvant poème islamiste de Victor Hugo dédié au Prophète Muhammad (paix et salut sur lui)

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Le poète, dramaturge, prosateur, romancier et dessinateur romantique français, Victor Hugo dit alias, considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française du ⅩⅨᵉ siècle et également connu pour être un écrivain très engagé (contre la peine de mort par exemple) et pour avoir fait de grands discours politiques, a dédié un poème islamiste au plus grand homme de tous les temps, le prophète MOUHAMMAD (paix et salut sur lui) et à ses compagnons (sahabas).

Si des documents attestent son appartenance religieuse à l’Islam, il n’en demeure pas moins vrai que, ses écrits islamistes à l’allure poétique à la mémoire du prophète MOUHAMMAD (paix et salut sur lui) et à ses compagnons (sahabas) renforcent les courants d’idées. Il aurait même prononcé sa profession de foi islamique (chahada) le 06 septembre 1881, dans son appartement parisien en présence du scheik Ibrahim de Tlemcen d’Algérie. Et le plus intéressant, serait sans doute son chef-d’oeuvre littéraire laissé à l’islam. En effet, Victor Hugo le « maître des mots par excellence » a dédié au Prophète Muhammad, l’un des plus beaux poèmes qui reste et restera gravé dans la mémoire universelle.

Parlant du message important que dispensait le prophète et de son combat spirituel pour le bien être de tous, le célèbre écrivain du XIXe siècle Victor Hugo, a fait savoir que le prophète MOUHAMMAD (paix et salut sur lui) a pressenti sa mort : « Il relut le Coran de sa main même écrit, Puis il remit au fils de Séid la bannière, En lui disant :  » Je touche à mon aube dernière », peut-on lire dans le poème.

Ci-dessous le poème de Victor Hugo dédié au Prophète Muhammad (paix et salut sur lui):

Comme s’il pressentait que son heure était proche,
Grave, il ne faisait plus à personne un reproche ;
Il marchait en rendant aux passants leur salut ;
On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eût
A peine vingt poils blancs à sa barbe encore noire ;
Il s’arrêtait parfois pour voir les chameaux boire,
Se souvenant du temps qu’il était chamelier.
Il semblait avoir vu l’Eden, l’âge d’amour,
Les temps antérieurs, l’ère immémoriale.
Il avait le front haut, la joue impériale,
Le sourcil chauve, l’oeil profond et diligent,
Le cou pareil au col d’une amphore d’argent,
L’air d’un Noé qui sait le secret du déluge.
Si des hommes venaient le consulter, ce juge
Laissait l’un affirmer, l’autre rire et nier,
Écoutait en silence et parlait le dernier.
Sa bouche était toujours en train d’une prière ;
Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ;
Il s’occupait de lui-même à traire ses brebis ;
Il s’asseyait à terre et cousait ses habits.
Il jeûnait plus longtemps qu’autrui les jours de jeûne,
Quoiqu’il perdît sa force et qu’il ne fût plus jeune.
A soixante-trois ans une fièvre le prit.
Il relut le Coran de sa main même écrit,
Puis il remit au fils de Séid la bannière,
En lui disant :  » Je touche à mon aube dernière.
Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu. Combats pour lui.  »
Et son oeil, voilé d’ombre, avait ce morne ennui
D’un vieux aigle forcé d’abandonner son aire.
Il vint à la mosquée à son heure ordinaire,
Appuyé sur Ali le peuple le suivant ;
Et l’étendard sacré se déployait au vent.
Là, pâle, il s’écria, se tournant vers la foule ;
» Peuple, le jour s’éteint, l’homme passe et s’écroule ;
La poussière et la nuit, c’est nous. Dieu seul est grand.
Peuple je suis l’aveugle et je suis l’ignorant.
Le lendemain matin, voyant l’aube arriver :
« Aboubèkre, dit-il, je ne puis me lever,
Tu vas prendre le livre et faire la prière. »
Et sa femme Aïscha se tenait en arrière ;
Il écoutait pendant qu’Aboubèkre lisait,
Et souvent à voix basse achevait le verset ;
Et l’on pleurait pendant qu’il priait de la sorte.
Et l’ange de la mort vers le soir à la porte
Apparut, demandant qu’on lui permît d’entrer.
« Qu’il entre. » On vit alors son regard s’éclairer
De la même clarté qu’au jour de sa naissance ;
Et l’ange lui dit : « Dieu désire ta présence.
— Bien, » dit-il. Un frisson sur ses tempes courut,
Un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut. »

Victor Hugo, le 15 janvier 1858.

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