Euro 2024: candidature de l’Allemagne sur fond de racisme et de corruption

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La Fédération allemande de football (DFB) est en attente de découvrir le résultat suite à sa candidature afin d’accueillir le Championnat d’Europe de football de 2024 (Euro 2024), une demande sur laquelle plane l’ombre du racisme.

L’Allemagne tente de dissimuler les récents cas de racisme et de discrimination survenus dans le pays afin d’augmenter ses chances d’être désignée comme hôte de l’événement, alors qu’elle se retrouve face à la Turquie, seul autre candidat en lice. En effet, avant et après la Coupe du monde 2018 qui s’est tenue en Russie, les footballeurs de l’équipe nationale allemande, Mesut Ozil, ainsi que son coéquipier, Ilkay Gundogan, ont été victimes d’une campagne de lynchage. L’abstention de la DFB quant à la protection de ses joueurs face aux attaques publiques racistes et discriminatoires a suscité de vives réactions. A noter que le Président de la DFB, Reinhard Grindel, a également exhorté Ozil à « choisir son camps ».

« Nous sommes Allemands aux yeux de Grindel et de ses partisans lorsque nous gagnons et nous sommes étrangers lorsque nous perdons », avait déploré Ozil, accusant nommément Grindel lors de l’annonce de son départ de l’équipe nationale allemande.

Ozil avait dû quitter l’équipe nationale allemande.

L’attitude du footballeur d’origine turc avait encouragé les immigrés établis en Allemagne à lancer, sur les réseaux sociaux, le mouvement anti-raciste ‘’#meTwo’’, relatant des faits racistes et discriminatoires subis dans le pays par ces derniers. Alors que la date de désignation du pays hôte de l’Euro 2024 s’approche, la presse allemande a cessé toute référence à l’incident concernant Mesut Ozil ainsi qu’à la campagne ‘’#meTwo’’ initiée par les immigrés. Les autorités de la DFP qui font body_abstraction des événements racistes, mettent également tout en œuvre afin d’éviter que la question ne soit de nouveau soulevée.

Grindel peut perdre son poste

D’autre part, des allégations affirmant que Grindel, qui a adopté une attitude agressive croissante envers la Turquie au cours des dernières années, risque de perdre son poste si l’Allemagne n’est pas désignée organisatrice de l’Euro 2024.

La crainte de l’Allemagne à l’égard des Hooligans

Un autre problème que Grindel souhaite dissimuler, autant que possible, sont les événements causés par les Hooligans et qui nuisent à l’image du football allemand. A ce titre, le match Allemagne-Perou qui s’est déroulé il y a deux semaines, et qui était initialement prévu à l’arène Commerzbank à Francfort, a finalement eu lieu à la Rhein-Neckar-Arena à Sinsheim, par souci de sécurité.

Selon les informations relayées par la presse allemande, Grindel aurait demandé, par mail, au vice-président de la DFB, Rainer Koch, de changer le lieu du match afin d’éviter que les Hooligans ne portent préjudice à la candidature de l’Allemagne à quelques jours de la décision de l’UEFA. Les Hooligans, dont les méfaits sont fréquemment évoqués en Allemagne, ont dernièrement attaqué des étrangers dans la ville de Chemnitz.

D’autre part, le président de la Berlin Athletik Club (BAK 07), Mehmet Ali Han, qui avait refusé tout match (4ème Ligue) à Chemnitz pour des raisons de sécurité, a finalement donné son feu vert à la rencontre lorsque les garanties nécessaires ont été mises en œuvre par la Fédération.

L’Euro 2024, aux yeux de l’opinion publique allemande

D’un autre côté, les supporters allemands n’ont manifesté aucun intérêt à l’égard de la promotion de l’Euro 2024 au cours des matchs de la Ligue qui ont eu lieu le week-end dernier. Si les footballeurs et les arbitres sont sortis sur le terrain en arborant des brassards avec le logo de candidature de l’Allemagne, la DFB n’a pas perçu l’intérêt qu’elle espérait auprès des supporters qui ne semblent pas très enthousiastes vis-à-vis de l’Euro 2024.

La dégénérescence au cœur du football européen

Lors de la rencontre Stuttgart – Fortuna-Düsseldorf, les supporters ont déploré, par des banderoles déployées au cours du match, la corruption au sein de la DFB. Des slogans tels que « L’argent vous unit » ou encore « La corruption au cœur du football européen », étaient inscrits sur les banderoles en réponse à la devise de la candidature de la DFB, « le Football nous unit »« Nous avons besoin de changement, pas de Championnat d’Europe », pouvait-on encore lire sur les banderoles déployées lors des matchs de la seconde ligue.

En outre, les supporters s’apprêtent à manifester au cours des matchs, de la cinquième semaine de la Bundesliga, prévus mardi et mercredi. Lors des manifestations les supporters demanderont à la DFB et à la Coupe de la Ligue d’Allemagne (LDF) que « les intérêts des supporters, et non ceux des investisseurs, soient placés au centre ».

La corruption dans le casier judiciaire de l’Allemagne

D’autre part, la lumière n’a pas encore été faite sur les allégations relatives à la corruption du Mondial de 2006 par l’Allemagne. Les instructions des présidents de la coupe à cette époque, Wolfgang Niersbach et Theo Zwanziger, ainsi que celle du Président du Comité d’organisation, Franz Beckenbauer, se poursuivent encore aujourd’hui.

En juillet 2016, l’ancien vice-président du comité d’organisation du Mondial 2006, Niersbach, avait été suspendu pour un an, pour son implication dans le scandale de corruption. Le choix du pays désigné afin d’accueillir l’Euro 2024 sera annoncé le jeudi 27 septembre. L’Allemagne sera donc fixée sur son sort dans quelques jours.

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