Une nouvelle attaque  fait 28 morts à la frontière malienne

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Vingt-huit soldats nigéries sont morts dans une embuscade, oeuvre de « terroristes lourdement armés » près du village de Tongo Tongo, dans la région de Tillabéri (ouest du Niger), près de la frontière malienne.

Les 11 soldats nigériens disparus mardi après l’embuscade jihadiste dans la région de Tillabéri (ouest du Niger), près de la frontière malienne, ont été retrouvés morts, ce qui porte le bilan à 28 morts, a déclaré une source sécuritaire à l’AFP.

« Nous avons la confirmation que les corps sans vie des onze soldats portés disparus ont été retrouvés, ce qui porte le bilan à 28 morts », a affirmé cette source sécuritaire dans la nuit de mercredi à jeudi. Le ministère avait fait état en début de soirée dans un communiqué de 17 morts et de 11 disparus lors de l’embuscade, oeuvre de « terroristes lourdement armés » près du village de Tongo Tongo, où quatre soldats américains et cinq militaires du Niger étaient tombés dans une embuscade en 2017.

« Le 14 mai vers 08H00 locales (07H00 GMT) dans la zone nord de Mangaïzé (région de Tillabéri), une colonne militaire de Forces armées nigériennes (FAN) en mouvement, a été prise à partie par des terroristes lourdement armés dans une attaque complexe à base d’engin explosifs improvisés. Le bilan s’établit comme suit, côte ami: dix-sept tués, six blessés, onze portés disparus, deux véhicules calcinés », selon un communiqué du ministère nigérien de la Défense lu à la radio mercredi soir.

Poursuivre et neutraliser les assaillants
« Des renforts ont été déployées dans le secteur pour poursuivre et neutraliser les assaillants qui se sont exfiltrés vers le Nord (frontière malienne, ndlr). Des opérations de ratissage se poursuivent dans la zone avec l’appui des partenaires », conclut le texte.

La France, très active dans la région dans le cadre de l’opération anti-jihadiste Barkhane, a indiqué ne pas « avoir été associée » aux opérations. Les Etats-Unis disposent également d’une base au Niger. Auparavant, une source sécuritaire avait indiqué que « l’embuscade » était l’oeuvre d’un « groupe terroriste composé de centaines d’hommes lourdement armés venus du Nord », situant l’attaque en soirée et non dans la matinée.

« Un véhicule (des militaires nigériens) a d’abord sauté sur un engin explosif, et puis une fusillade s’est déclenchée », selon une autre source sécuritaire.  « La patrouille traquait les terroristes qui ont attaqué lundi la prison de haute sécurité de Koutoukalé », à 50 km au nord de Niamey, et ont tué un soldat nigérien, selon cette même source.

Le chef d’Etat-Major des armées du Niger, le général Ahmed Mohamed, « est déjà sur place ». L’endroit où l’attaque s’est produite « est situé dans une zone très difficile d’accès », a encore ajouté cette source. Selon le site nigérien Actuniger, une patrouille constituée de 52 soldats nigériens « est tombée dans une embuscade d’individus lourdement armés mardi à Baley Beri, près de Tongo Tongo » et « les combats d’une rare violence » ont « duré plus de deux heures ».

L’attaque de 2017 revendiquée par l’Etat Islamique
« Vingt-deux soldats ont pu rejoindre la base de Ouallam à bord de trois véhicules » et « les autres sont toujours portés disparus », poursuit le site, sur la base de « sources locales et sécuritaires ». Le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours à compter du jeudi, selon un communiqué lu à la télévision.

Le 4 octobre 2017, quatre soldats américains et cinq militaires nigériens avaient été tués par des jihadistes venus à bord d’une dizaine de véhicules et d’une vingtaine de motos à hauteur de Tongo Tongo, situé à environ 80 km au nord-ouest de Ouallam (une centaine de km de Niamey) et à une vingtaine de km de la frontière avec le Mali.

Le Pentagone avait expliqué que le but de l’opération américano-nigérienne était de capturer un chef jihadiste Doundoun Cheffou, soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement de l’humanitaire américain Jeffery Woodke. L’attaque contre les soldats américains et nigériens avait été revendiquée par l’Etat islamique dans le Grand Sahara » (EIGS).

Depuis 2018, l’ONU s’inquiète de la persistance de l’insécurité dans la région de Tillabéri, théâtre de nombreuses incursions de groupes jihadistes et de violences intercommunautaires. L’armée nigérienne s’est déployée massivement fin 2018 dans la région pour chasser les combattants islamistes venus du Mali et du Burkina Faso.

Lundi, les forces de sécurité avaient perdu un homme en repoussant une « attaque terroriste contre la prison de haute sécurité de Koutoukalé », l’établissement pénitentiaire le mieux gardé du Niger où sont détenus de nombreux jihadistes. Les assaillants, qui avaient notamment utilisé une voiture de Médecins sans frontières volée dans un camp de réfugiés à la frontière malienne, avaient fui vers cette même frontière du Nord.

Pays pauvre du Sahel, le Niger vit en permanence sous la menace d’attaques des groupes jihadistes sahéliens dans l’Ouest et le Nord ainsi que de celles de Boko Haram dans le Sud-Est. Les forces de sécurité sont perpétuellement sur le qui-vive.

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