Saïf Al-Islam Kadhafi : « Je vengerai l’assassinat de mon père ! »
Depuis sa sortie de prison, Saïf Al-Islam Kadhafi s’emploie à rassembler les preuves pour démontrer que le chaos dans lequel est plongée la Libye depuis 2011 est le résultat d’un complot ourdi depuis l’étranger et laver l’affront fait à sa famille. Pour y parvenir, il vient de s’offrir les services d’un avocat, Khaled Al-Zaïdi, qu’il a chargé spécialement d’enquêter sur la mort de son père et d’attaquer toute personne s’en prenant à lui ou à sa famille.
Khaled Al-Zaïdi affirme à ce propos que son client s’apprête à porter devant la justice libyenne et internationale une série d’affaires. « Nous possédons des documents irréfutables qui démontrent que certains pays arabes et occidentaux ont joué un rôle dans l’assassinat de Mouammar Kadhafi. Nous travaillons encore sur ces documents et nous irons devant la justice quand nous serons prêts », a-t-il affirmé.
En attendant de ficeler le dossier de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, l’avocat Khaled Al-Zaïdi a été chargé de riposter aux attaques d’un membre de la Chambre des représentants qui s’en est pris violemment à Saïf Al-Islam. Khaled Al-Zaïdi a commencé par déposer une plainte au niveau du tribunal de Tobrouk. Une plainte qui a été acceptée, il y a quelques jours. Selon le texte de celle-ci, le parlementaire aurait diffamé Saïf Al-Islam en lançant à son égard de fausses accusations concernant l’obtention de son doctorat en économie à Londres.
Dans une interview accordée au quotidien britannique et diffusée le 6 mars 2011, le parlementaire avait déclaré, en effet, que « le doctorat obtenu par Saïf Al-Islam avait en réalité été écrit par des professeurs d’université de Benghazi, auprès de qui Saïf Al-Islam Kadhafi aurait passé commande ». L’avocat Khaled Al-Zaïdi affirme que la plainte exige la présence de l’accusé en personne au tribunal lors de la première séance du jugement qui aura lieu le 16 octobre prochain. « Pour le moment, aucune réaction n’a émané du parlementaire accusé », rapporte la presse libyenne.
Saïf Al-Islam est, rappelle-t-on, libre depuis le 9 juin dernier. Il était détenu depuis 2011 à Zintan par la Brigade Abou Bakr Al-Sadiq. Les groupes armés qui contrôlent Zintan sont opposés au Gouvernement libyen d’union nationale (GNA). Des groupes proches de l’ancien régime répètent depuis quelque temps que Saïf Al-Islam Kadhafi est le seul capable d’unifier et de stabiliser la Libye, qu’il pourrait même être candidat à une future élection. Mais le fils du leader déchu ne bénéficie pas de la même popularité partout. Quoi qu’il en soit, il entend bien continuer à exister et à faire entendre sa voix.
Par Sadek S.