Niger: six officiers « radiés » de l’armée pour tentative de coup d’état
Six officiers nigériens – trois colonels, un capitaine et deux lieutenants – en détention ont été radiés la semaine passée des rangs de l’armée nigérienne pour leur implication présumée dans une tentative de coup d’Etat en 2021, ont indiqué samedi une source gouvernementale et la presse.
« Des officiers ont été radiés la semaine passée de l’armée en lien avec la tentative de coup d’état de mars 2021 », a déclaré à l’AFP un officiel nigérien, confirmant ainsi une information sur ces radiations publiée dans la presse locale et les réseaux sociaux.
« Tous les militaires radiés sont déjà écroués et il n’y en a aucun en liberté », a indiqué cet officiel, qui ne précise pas leurs identités.
Selon le journal en ligne Air-Info, parmi ces officiers figurent le colonel Djibo Hamani, le colonel-major Aboubacar Oumarou, le lieutenant-colonel Seydou Mourtala Diori, le capitaine Saley Gourouza, le lieutenant Abdourahamane Morou Idrissa et le lieutenant Boubacar Bagouma.
Tous « viennent d’être radiés des effectifs des forces armées nigériennes (FAN) par l’état-major pour « faute grave en lien avec la tentative de coup d’état du 31 mars 2021 », souligne le journal. On ignore les charges qui sont retenues contre eux ou le rôle qu’ils ont pu jouer dans ce putsch avorté.
Le 31 mars 2021, le gouvernement nigérien avait annoncé l’arrestation de plusieurs personnes après une tentative de coup d’Etat, deux jours avant la prestation de serment de l’actuel président Mohamed Bazoum. Le « cerveau » présumé de cette tentative de coup d’Etat, Sani Gourouza, un capitaine de l’armée de l’air, avait été arrêté en avril 2021 au Bénin voisin et remis aux autorités nigériennes.
Mi-avril, Ousmane Cissé, l’ancien ministre nigérien de l’Intérieur sous la transition militaire (2010-2011) a été écroué pour son implication présumée dans le putsch raté de mars 2021. L’arrestation d’Ousmane Cissé « est également en lien avec un dernier coup d’Etat déjoué en mars 2022, alors que le président Bazoum se trouvait en Turquie », a ajouté l’officiel nigérien. M. Cissé a été ambassadeur pour le Tchad et la Centrafrique de 2016 à février dernier.
Les autorités n’ont pas communiqué publiquement sur ce deuxième putsch manqué. En janvier 2018, neuf militaires et un civil avaient été condamnés par un tribunal militaire nigérien de cinq à quinze ans de prison pour avoir tenté de renverser en 2015 l’ex-président Mahamadou Issoufou.
Parmi les militaires condamnés figure le général Souleymane Salou, ancien chef d’état-major et ex-membre de la junte qui avait renversé le président Mamadou Tandja.