Mondial 2018 : le calvaire des sélections africaines

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Koumpeu.com–La phase de poules de cette Coupe du Monde s’est achevée ce jeudi soir. Et celle-ci fut particulièrement destructrice pour les nations africaines. Au nombre de cinq au début de la compétition, aucune ne participera aux huitièmes de finale, une première depuis le Mondial 82.

le Sénégal a quitté la Coupe du Monde de manière rocambolesque. À égalité de points et avec une différence de buts similaire à celle du Japon, les Lions de la Teranga ne verront pas les huitièmes de finale du Mondial. Les hommes d’Aliou Cissé rentrent au pays à cause d’un nombre de cartons jaunes supérieur à celui de la sélection nippone. Un dénouement cruel pour Sadio Mané et ses partenaires qui mettront du temps à panser les plaies après ce scénario si improbable. Cette éviction matérialise également l’absence du continent africain des huitièmes de finale. Le Sénégal ne réalisera donc pas à nouveau son exploit de 2002 (quart de finale). Pas plus que le Maroc, le Nigéria, l’Egypte et la Tunisie n’atteindront le deuxième tour de ce Mondial. Un constat d’échec cuisant pour un continent qui depuis 1986 a toujours pu compter sur au moins une nation en huitième de finale.

Le Cameroun en 1990, le Nigéria en 94 et 98, le Sénégal en 2002, le Ghana en 2006 et 2010 et le Nigéria et l’Algérie en 2014. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce fiasco. Ainsi, le Maroc, la Tunisie et l’Égypte n’avaient pas participé depuis plusieurs années. Les Pharaons par exemple, n’avaient plus disputé une Coupe du Monde depuis le Mondial 90 en Italie. Pour appréhender au mieux une telle compétition internationale, l’expérience se mue en un précieux allié. Ces trois nations ne possédaient pas le vécu nécessaire pour exister en Russie. Et pourtant, le Maroc d’Hervé Renard a montré un visage séduisant notamment face à l’Espagne (2-2). Mais les Lions de l’Atlas ont connu des mésaventures avec la VAR face au Portugal et à l’Espagne. Celle-ci a démontré par instants qu’elle profitait aux plus puissants.

Des stars trop esseulées au sein de leurs sélections

De son côté, l’Égypte a payé au prix fort la blessure de Mohamed Salah en finale de Ligue des champions, mais aussi les préceptes tactiques trop frileux d’Hector Cuper. Un 4-5-1 qui a trop souvent limité l’impact offensif des Pharaons. Pour la Tunisie, l’adversité était trop forte. Lors du premier match face à l’Angleterre, les Aigles de Carthage ont tenu tête jusqu’à l’ultime seconde aux Anglais. Volontiers joueuse, la formation tunisienne a joué crânement sa chance face à la Belgique mais s’est exposée ainsi aux fulgurances de l’imposante armada offensive belge. Une gifle 5-2 qui a mis en exergue une certaine fragilité défensive des hommes de Nabil Maâloul. Ces derniers ont tout de même achevé ce Mondial par une victoire étriquée face au Panama (2-1) et s’offrent un premier succès en Coupe du Monde depuis 40 ans. Concernant le Nigéria, les regrets peuvent paraître légitimes. Les Super Eagles, bien trop tendres pour leur premier match face à la Croatie (0-2), avaient remis les pendules à l’heure face à l’Islande (2-0) grâce à un Ahmed Musa éblouissant en deuxième période. Les hommes de Gernot Rohr avaient démontré en 45 minutes leur faculté à concrétiser des contre attaques foudroyantes.

Un point fort que ces derniers ont malheureusement utilisé avec parcimonie face à l’Argentine (1-2). Pourtant, les joueurs nigérians ont longtemps rivalisé dans le défi physique face aux Argentins, avant de rendre les armes à quatre minutes de la fin. La marche paraissait trop grande pour les Super Eagles. Enfin, le Sénégal va avoir bien du mal à digérer sa cruelle élimination dans le groupe H. Lancés sur la voie royale grâce à leur succès face à la Pologne (2-1), les Lions de la Teranga avaient séduit les observateurs par leur jeu porté vers l’avant et leur volonté d’utiliser à bon escient les couloirs. Mais les hommes d’Aliou Cissé n’ont pas réussi à confirmer face à une valeureuse sélection japonaise (2-2), qui leur a posé des difficultés sur le plan physique. Un nul qui aura une incidence sur la suite de leur aventure dans la compétition. Globalement dominateur dans le jeu, le Sénégal n’a pas matérialisé cette domination par des buts et achève ce Mondial par une défaite (0-1) avec le scénario que l’on connaît… Malgré une constellation de stars comme Sadio Mané, Mohamed Salah, Victor Moses ou encore Mehdi Benatia qui évoluent tous dans des grandes écuries européennes, l’Afrique a raté son rendez-vous avec la Coupe du Monde. Et elle portera encore un moment les stigmates d’une telle désillusion…

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