Le Sénégalais et la religion

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Les Sénégalais vont en très très grand nombre dans les lieux de culte, les lieux saints, nous dira-t-on. D’un point de vue formel, ils croient en Dieu et se considèrent comme un peuple profondément religieux.

Une intense activité religieuse théorique se développe dans notre pays. D’ailleurs, les prénoms que nous portons presque tous, inclinent sans hésiter, à nous placer parmi le peloton de tête des pays religieux.

C’est ce qui a fait dire, semble-t-il, à un éminent guide religieux, aujourd’hui disparu dans notre pays, que si Dieu s’évertue à minimiser le rôle et l’impact des Sénégalais dans la pratique et l’expansion de nos religions, en particulier de l’Islam, il y a très de fortes probabilités que le Paradis ne soit pas peuplé par des bénéficiaires.

Mais, sommes-nous réellement aussi religieux qu’on le pense ? La religion se limite-t-elle à d’intenses génuflexions, prosternations, fussent-elles accompagnées de psaumes ou de sourates ? Cette question est essentielle, et elle semble avoir été résolue par le fondateur de la sous secte des Baye Fall, Cheikh Ibra Fall, qui aurait affirmé que : « Seug siggi gnep meunane ko, wayé diokhé gnep mounou niouko ».

Autrement, tout le monde peut se prosterner, invoquer son créateur, mais venir en aide à son prochain, n’est pas à la portée de tout le monde.

Nos adhésions aux religions doivent se traduire chez notre peuple par une activité de recherche et de pratique conforme à l’idéal religieux qui suppose, entre autres, l’entrée très dynamique, la solidarité agissante, l’ouverture bénévole vers l’autre, le sens du pardon, de la responsabilité, du travail bien fait, de la vérité. Arrêtons donc le faux, la mystification et mesquinerie religieuses.

Evitons de chausser les bottes du diable et de marcher aux pas de l’oie à côté des tartuffes. Les prix qui flambent avant, pendant et après les fêtes religieuses, les commérages, les insanités et attaques gratuites rendues publiques, ne sont nullement du domaine religieux.

La puissance du faux doit être évitée, rangée aux vestiaires, si nous voulons être conformes aux textes religieux. Telle est la seule et unique voie à emprunter si nous voulons arriver à une véritable renaissance religieuse.

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