Le nouveau chef militaire du Burkina Faso prononce son premier discours depuis le coup d’État qui a destitué le président par la force
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, le nouveau chef militaire du Burkina Faso a prononcé son premier discours depuis son arrivée au pouvoir.
Le lundi 24 janvier, Damiba a mené un coup d’État qui a renversé le président Roch Kaboré. Il a reproché au président de ne pas avoir réussi à contenir la violence des militants islamistes. Sa décision fait suite à des mouvements dans d’autres pays africains, le Mali, la Guinée et le Soudan, qui ont mené des coups d’État réussis ces derniers temps.
Le coup d’État a été rapidement condamné par l’Union africaine, la CEDEAO et les Nations Unies.
Vêtu d’un béret rouge et d’un treillis militaire, le lieutenant-colonel Damiba s’est adressé jeudi soir 27 janvier au pays pour la première fois à la télévision nationale depuis son arrivée au pouvoir. Il a promis un retour à l’ordre constitutionnel normal « lorsque les conditions seront réunies ».
« Quand les conditions seront réunies, selon le délai que notre peuple définira en toute souveraineté, je m’engage pour un retour à un ordre constitutionnel normal », a-t-il déclaré.
Le lieutenant-colonel Damiba, 41 ans, a déclaré qu’il rencontrerait des représentants de diverses couches de la société pour convenir d’une feuille de route pour la réforme.
Il a ajouté que le Burkina Faso avait « plus que jamais besoin de partenaires internationaux », suite à la condamnation du coup d’État.
« J’appelle la communauté internationale à soutenir notre pays afin qu’il puisse sortir de cette crise au plus vite. »
L’ancien président Kaboré avait fait face à un mécontentement croissant face à son incapacité à endiguer une insurrection islamiste dans le pays.
Le lieutenant-colonel Damiba, a été à l’avant-garde de la lutte contre les militants islamistes et a même écrit un livre sur le sujet l’année dernière.
La Guinée et le Mali se sont vu imposer des sanctions par le bloc régional de la CEDEAO pour les forcer à revenir à l’ordre constitutionnel.
La CEDEAO dit qu’elle se réunira le vendredi 28 janvier pour discuter de la manière de répondre au dernier coup d’État du Burkina Faso.