Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé acquittés devant la CPI!
C’est officiel. Les juges de la CPI viennent de se prononcer en faveur de la libération de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé.
Réunis en audience ce jour même, les juges de la chambre 1 de la Cour pénale internationale ont prononcé l’acquittement pour l’ex président ivoirien et de Charles Blé Goudé, son ancien ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé.
« La Chambre fait droit aux demandes d’acquittement présentées par Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé [ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, fidèles à M. Gbagbo] concernant l’ensemble des charges » retenues contre eux et « ordonne la mise en liberté immédiate des deux accusés », a déclaré le juge président, Cuno Tarfusser.
« Pour nous, au PDCI, c’est une bonne nouvelle. Nous l’avions souhaité », a réagit Jean-Louis Billon, secrétaire exécutif chargé de la communication au sein du parti d’Henri Konan Bédié, interrogé par Jeune Afrique.
Cependant une nouvelle audience aura lieu demain mercredi 16 janvier, sur demande de la procureure, dans l’attente d’un nouvel appel.
Le bureau du Procureur pourra alors délivrer ses observations après ce verdict historique et notamment annoncer sa décision de faire appel, auquel cas l’appel pourra ou non être suspensif. À ce stade, difficile donc de savoir quand Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pourraient être remis en liberté.
« C‘est une joie immense qui m’envahit, qui envahit mon cœur et mon esprit. Voilà huit ans que nous courons après la vérité. Et comme l’a si bien dit en son temps le président Sékou Touré : le mensonge court plus vite, et très tôt. Mais la vérité va lentement et fini par le rattraper. C’est ce qu’il se passe aujourd’hui » a déclaré à Jeune Afrique Assoa Adou, secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI de Laurent Gbagbo), au domicile duquel de nombreux militants pro-Gbagbo étaient réunis.
« Aujourd’hui, la joie reprend la place, parce que nous venons de faire un grand pas vers la réconciliation nationale », a-t-il poursuivi. « Nous pensons que le chaînon manquant de la réconciliation en Côte d’Ivoire va arriver bientôt, et la Côte d’Ivoire sera en paix », a-t-il également lancé.
Les deux hommes étaient jugés depuis 2016 à La Haye pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, notamment meurtres, viols et persécution, au cours des violences postélectorales en Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et avril 2011, lorsque Laurent Gbagbo avait refusé d’accepter sa défaite face à son rival Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois.
afrimag