La France n’abandonne pas le Mali mais réorganise Barkhane
Paris va-t-il mettre fin à son projet de transformation profonde de sa présence militaire au sahel ?
Le retrait de Barkane annoncé pour ce mois de septembre semble se heurter à une guerre de communication. Le général de la force française a répondu aux propos du Premier ministre malien, qui accuse la France d’avoir unilatéralement décidé de quitter les trois importantes bases de Tessalit, Kidal et Tombouctou.
En effet, c’est le 10 juin dernier que le président français Emmanuel Macron, dévoilait ce que devrait être la fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure, trois mois plu tard, Paris parle plutôt de relève sur position.
Le fait que nous retirions notre présence symbolique dans ces trois garnisons, ce n’est absolument pas un abandon; c’est une relève sur position, en termes militaires on appelle ça une relève sur position. Dans ces trois endroits, dans ces trois garnisons les unités de la MINUSMA et surtout celles des FAMA sont implantées solidement implantées et il ne s’agit nullement d’un abandon, explique le général Laurent Michon, commandant de la Force Barkhane.
Le Premier ministre malien Choguel Maïga a affirmé samedi à la tribune des Nations unies que l’annonce par le président Emmanuel Macron en juin de la réorganisation de la présence militaire française, avec la fin programmée de Barkhane, représentait pour le Mali « une espèce d’abandon en plein vol, dénonçant un « manque de concertation et une décision unilatérale.
Et pour répondre au vide que laisserait le redéploiement de la force Barkhane – forte de 5000 hommes dans les trois garnisons de Tessalit, Tombouctou et Kidal, Bamako semble avoir trouvé une solution, la société russe wagner, présente également en Centrafrique. Sauf que ce choix est au cœur de vives contestations. Plusieurs pays occidentaux, dont la France font pression sur le gouvernement malien arguant des exactions imputées aux instructeurs de Wagner.
La France a averti Bamako qu’une implication du groupe Wagner au Mali serait incompatible avec sa présence militaire et celle d’autres pays et organisations internationales sur le terrain. En réaction, Bamako, brandit sa souveraineté et se dit libre de s’accorder des services de pays avec lesquels le Mali entretient des accords.