La Fédération palestinienne annonce la disparition d' »au moins 353″ footballeurs en raison des frappes sur Gaza

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Ce mardi, la vice-présidente de la Fédération palestinienne de football a pris la parole lors d’une longue interview. L’occasion pour elle d’évoquer les nombreuses pertes humaines dans un milieu du ballon rond décimé par le conflit israélo-palestinien dans la bande de Gaza.

Des terrains de football au champ de guerre. Voici le quotidien de nombreux passionnés de ballon rond depuis le début du conflit israélo-palestinien, qui a connu un nouveau tournant dramatique lors des attentats du 7 octobre 2023. Forcément, cela a impacté du monde, notamment dans le milieu du foot. Vice-présidente de la Fédération palestinienne de football et membre du comité exécutif de la Confédération asiatique, Susan Shalabi fait partie des victimes collatérales de cette guerre. Ce mardi, elle a décidé de prendre la parole lors d’une puissante interview donnée à Marca. Et si elle a choisi le média espagnol pour faire passer des messages, ce n’est pas vraiment un hasard. «Ma mère est originaire de Cáceres (en Espagne, ndlr) et y vit. Je suis heureuse qu’elle soit à l’abri de la folie qui se passe ici», a expliqué celle qui vit à Ramallah, qui est «relativement sûr comparé à l’enfer que connaît Gaza» selon elle.

Après avoir évoqué ses positions et convictions personnelles, Susan Shalabi, qui a évoqué un génocide, a également parlé de la situation sportive. «Nous avons dû suspendre la ligue professionnelle en raison de la guerre et du danger continu pour les équipes et les supporters voyageant entre les villes. Les compétitions d’autres sports collectifs ont également été reportées pour les mêmes raisons. Notre équipe nationale masculine a dû camper à l’étranger pendant de longues périodes pour les qualifications pour la Coupe du monde. Des footballeurs ont été contraints de rester éloignés de leur famille pendant des mois, tandis que d’autres jouaient sous une pression psychologique insupportable, celle de ne pas connaître le sort de leurs proches à Gaza.» La Palestine, qui est qualifiée pour le troisième tour éliminatoire de la Coupe du monde 2026, espère y prendre part.

De nombreuses pertes humaines et matérielles

En parallèle, la fédération palestinienne de football continue de mettre en place des activités liées au ballon rond. «Nous avons continué à développer le football dans les villes, car les enfants n’avaient pas besoin de se déplacer d’un endroit à un autre. Nous avons même essayé d’organiser des activités de football pour les enfants de Gaza, les aidant ainsi à faire face à la douleur et à la perte inimaginables qu’ils subissent. Cependant, nos efforts n’ont pas toujours abouti en raison de circonstances difficiles. Nous discutons actuellement de la possibilité de relancer le championnat. La situation reste difficile, mais nous devons trouver un moyen de redonner espoir à nos jeunes.» Mais elle a avoué qu’elle ne sait pas vraiment quand et comment reprendra le championnat. D’autant que les pertes humaines et matérielles ont été nombreuses.

«Toutes les infrastructures sportives ont été complètement détruites ou gravement endommagées. Nous avons perdu au moins 353 footballeurs, dont 91 enfants. Nous avons également perdu 108 pratiquants d’autres sports et 85 scouts. Nous ne connaissons toujours pas le sort de la plupart des disparus (…) Des choses pires sont arrivées aux stades que cela, mais en tout cas c’est vrai. L’historique Al-Yarmouk a été utilisé par l’armée d’occupation israélienne comme camp de concentration où les Palestiniens étaient détenus, humiliés, déshabillés et torturés. Certains champs ont même été transformés en cimetières faute de place pour enterrer les victimes. J’enverrai des photos pour que vous puissiez le voir (…) Nous dénonçons les violations contre le football palestinien tant auprès de la FIFA que de notre confédération, l’AFC.»

Elle pointe du doigt la FIFA

Elle a ajouté : «lors du récent Congrès de la FIFA en Thaïlande, nous avons présenté une proposition formelle appelant à remédier aux violations persistantes commises par la Fédération israélienne, notamment l’inclusion des clubs de football issus de colonies illégales dans la ligue nationale, les cas documentés de racisme au sein des clubs contre les non-Juifs ou complicité dans les actions de leur gouvernement qui constituent un génocide contre notre peuple. La FIFA a chargé un conseiller juridique indépendant d’examiner nos preuves, et les conclusions n’ont pas permis de réfuter nos affirmations. Par conséquent, le 3 octobre, il a été décidé de renvoyer l’affaire pour enquête aux commissions de conformité et de discipline… Je suis sûre que vous savez ce que signifie renvoyer l’affaire aux commissions, mais nous avons coopéré et continuons de coopérer. Cependant, alors que l’année est presque terminée, aucune mesure n’a été prise et aucun délai n’a été fixé pour cette enquête. Si vous me le demandez personnellement, je dirais que la FIFA n’a rien fait jusqu’à présent. Ils doivent encore me prouver le contraire.»

En revanche, la Confédération asiatique de football a apporté son soutien à la Palestine selon elle. Elle a également eu quelques mots pour les supporters du monde entier, notamment ceux du PSG, qui ont publié des messages de soutien. Enfin, il lui a été demandé si le football pouvait éventuellement rapprocher ou apaiser Israël et la Palestine. «Cela aurait pu se passer dans un passé lointain et cela pourrait être le cas dans un avenir lointain, mais… maintenant ? Malheureusement, cela n’est pas réalisable avec tout ce qui s’est passé. Si les deux parties veulent trouver un terrain d’entente à travers les décombres, elles doivent ouvrir la voie à cet objectif (…) Il y a très, très peu d’espoir. Ce sera presque impossible, mais cela existe. Peut-être qu’après tout, c’est ce qui compte…» Le message est passé…

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