La Colombie reste le principal producteur de cocaïne du monde, avec une hausse record de ses cultures de feuille de coca et de son potentiel de fabrication de cette drogue, dont les Etats-Unis sont le premier consommateur de la planète.

Les plantations illicites de coca se sont accrues de 171.000 hectares en 2017 par rapport à l’année précédente, et la capacité de production de cocaïne a augmenté de 1.379 tonnes, soit une valeur marchande estimée à 2,7 milliards de dollars, des chiffres inédits depuis le début de ces mesures en 2001, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

« Je veux exprimer ma profonde préoccupation quant à la quantité d’argent que génèrent les drogues illégales », a déclaré Bo Mathiasen, représentant en Colombie de cette agence de l’ONU, dont il a commenté le rapport annuel publié mercredi à Bogota.

Selon M. Mathiasen, il y a non seulement davantage de cultures, mais elles sont aussi plus productives du fait notamment de variétés plus résistantes aux maladies, demandant moins de soins agricoles et d’une diminution des actions des autorités.

Les plantations actuelles produisent 33% plus de feuilles qu’en 2012.

Des gangs de narco-trafiquants et des groupes dissidents de l’ex-guérilla Farc, désarmée et transformée en parti politique depuis l’accord de paix de 2016, se disputent le contrôle de cette zone stratégique pour l’exportation de la cocaïne vers les Etats-Unis, premier consommateur du monde.

Au total 64% des hausses de plantations illicites ont été enregistrées dans les départements d’Antioquia (nord-ouest), Cauca (ouest), Putumayo (sud) et Norte de Santander (nord-est).

Le président colombien Ivan Duque, au pouvoir depuis le 7 août, s’est engagé à supprimer, au cours de ses quatre années de mandat, au moins 140.000 ha de narco-plantations, dont l’augmentation préoccupe Washington.

Il a mis en cause la stratégie anti-drogue de son prédécesseur Juan Manuel Santos, axée sur la substitution volontaire des plantations illicites grâce à des accords avec les paysans cultivateurs.

Le président Duque envisage de reprendre les aspersions aériennes de glyphosate, suspendues depuis 2015 en raison des dégâts potentiels de ce désherbant sur la santé humaine et l’environnement.

Les Etats-Unis, dont le président Donald Trump a sévèrement critiqué la hausse des narco-plantations, soutiennent cette initiative. raporte AFP