En Haïti, la violence conjugale est récurrente et les femmes violentées n’osent pas porter plainte, ni en parler autour d’elles. Mais le silence a été brisé par une d’entre elle, et pas des moindres ; la maire de la ville de Tabarre, qui a dénoncé ouvertement les violences physiques qu’elle subie de la part de son conjoint. Lors d’une conférence de presse mercredi, Nice Simon est revenue en détails sur les coups que lui a infligés son conjoint, rapporte le site africatopsuccess.

Nice Simon, maire de la ville de Tabarre, en Haïti, subit des violences conjugales mais n’a jamais osé en parler autour d’elle. Mais cette fois, elle a décidé de briser le silence et de raconter son calvaire au grand public. Dans la soirée du lundi, elle a une nouvelle fois été frappée par son conjoint. Les photos de son visage et de son corps couverts de bleus ont largement circulé sur les réseaux sociaux.

 « Il m’a pris à la gorge, il me tenait, me poussait, m’étouffait et me donnait des gifles et des coups de poings à la tête. Quand j’ai senti que vraiment, j’allais mourir, quand il me frappait, j’ai réussi à lui mordre le pouce. Il m’a lâché, mais il est revenu et, alors que j’étais au sol, il me donnait des coups de pieds et des coups de poing », a décrit la maire de Tabarre,

Pour étayer son propos, rapportent plusieurs médias nationaux, l’élue de 40 ans, n’a pas hésité à montrer son dos couvert de bleus. Après cette conférence de presse, souligne les mêmes sources, Nice Simon est allée porter plainte. Un mandat d’arrêt a été émis à l’encontre de son conjoint, qui reste pour le moment introuvable.

En Haïti, 17% des femmes et 11% des hommes estiment encore qu’il est justifié qu’un homme batte sa partenaire, selon une étude publiée en juillet 2018 par le ministère de la Santé et des organisations internationales. Plus d’un tiers de femmes déclarent officiellement en être victimes, mais beaucoup préfèrent garder le silence par peur des représailles ou de ne pas obtenir justice.