Crise libyenne : le maréchal Haftar refuse la proposition de Macron
Des médias parisiens ont confirmé que Khalifa Haftar était arrivé pour rencontrer le président français Emmanuel Macron afin de discuter des combats en cours à Tripoli.
Haftar et Macron se sont rencontrés mercredi après-midi et ont discuté des appels au cessez-le-feu qui ont été lancés par la France lorsque Macron a rencontré le président du Conseil présidentiel, Fayez Al-Sirraj. Le commandant de l’armée nationale libyenne, Khalifa Haftar, a informé le président français, Emmanuel Macron, que les conditions n’étaient pas réunies pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye. Il a toutefois reconnu qu’un « dialogue politique » était nécessaire pour mettre fin à l’impasse avec le chef du gouvernement de l’Accord national, Fayez al-Sarraj, a déclaré mercredi un responsable de l’Elysée sous le couvert de l’anonymat. Haftar et Marcon se sont rencontrés à huis clos deux semaines après que le président français a accueilli Sarraj. Le responsable a ajouté que Haftar avait expliqué que l’offensive lancée le mois dernier contre Tripoli visait à combattre « des milices privées et des groupes extrémistes » qui gagnent en influence dans la capitale.
Haftar n’a pas fait de déclaration après avoir rencontré Macron pendant plus d’une heure, une visite qui suit le voyage surprise de Haftar à Rome la semaine dernière pour s’entretenir avec le Premier ministre italien Giuseppe Conté. Macron et Conte avaient déjà rencontré récemment Sarraj, qui a accusé Paris de soutenir Haftar et de soutenir tacitement son assaut à Tripoli, affirmation démentie par les autorités françaises. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les combats en cours se sont soldés par 510 morts, principalement des combattants mais également des civils. Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées ou piégées entre deux feux.
L’envoyé des Nations unies pour la Libye a averti mardi que le pays riche en pétrole était « sur le point de sombrer dans une guerre civile » qui pourrait mettre en danger ses voisins. Ghassan Salame a déclaré au Conseil de sécurité que les extrémistes du groupe ISIS et d’Al-Qaida exploitaient déjà le vide sécuritaire. La Libye est divisée entre les autorités rivales de l’est et de l’ouest depuis 2014, chaque partie étant soutenue par divers groupes. Les forces de Haftar ont combattu des extrémistes et d’autres factions rivales dans l’est de la Libye et ont récemment pénétré dans le sud. Haftar se présente comme un acteur puissant qui peut rétablir la stabilité après des années de chaos qui ont transformé la Libye en un refuge pour les groupes armés et un vecteur important pour les migrants en partance pour l’Europe.