Cameroun: le chef des séparatistes anglophones condamné à la prison à vie

0

Le leader des séparatistes anglophones au Cameroun, Julius Ayuk Tabe, et neuf de ses partisans ont été condamnés, mardi 20 août, à la prison à vie par un tribunal militaire de Yaoundé, ont annoncé à l’AFP les avocats de l’Etat et de la défense. Julius Ayuk Tabe est le président autoproclamé de l’Ambazonie, l’Etat que les séparatistes veulent créer dans les deux régions anglophones du Cameroun.

« Les dix accusés ont été condamnés à la prison à vie pour terrorisme et sécession notamment », a indiqué l’avocat de l’Etat, Me Martin Luther Achet. Le verdict a été confirmé par un des avocats des séparatistes, Me Joseph Fru, qui a dénoncé « une parodie de justice » alors que les accusés refusent de reconnaître la compétence du tribunal militaire à les juger. Les avocats des séparatistes n’ont pas encore indiqué s’ils allaient faire appel de cette décision.

En 2016, une partie des habitants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest avaient commencé à manifester pour demander davantage de reconnaissance de l’Etat central. Face au refus des autorités et la répression, une partie des séparatistes ont pris les armes en 2017. Le conflit entre séparatistes et forces de sécurité a fait, depuis, près de 2 000 morts, selon le centre d’analyses géopolitiques International Crisis Group (ICG). Plus de 530 000 personnes ont quitté leur foyer, selon des chiffres de l’ONU.

M. Ayuk Tabe, charismatique ingénieur informaticien de 54 ans, est respecté dans les sphères anglophones du Cameroun ; et son procès qui s’est ouvert en décembre 2018 a été très suivi. Il avait été interpellé avec 46 autres indépendantistes à Abuja, au Nigeria, en janvier 2018, par les services de renseignement nigérians. Ils avaient ensuite été transférés à Yaoundé, une extradition qui a été jugé illégale par la justice nigériane en mars 2019.

Fin mai, le leader séparatiste s’était dit disposé à participer à des pourparlers avec le gouvernement, mais uniquement à l’étranger et en posant comme préalable sa libération, ainsi que celle de toutes les personnes détenues dans le cadre de la crise anglophon

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *