Amazonie : un groupe de chercheurs d’or massacre une tribu inconnue, après les avoir croisés dans la forêt

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Au Brésil, aux yeux de certains, la vie des Amérindiens ne vaut parfois pas beaucoup plus que celle d’un animal sauvage que l’on pourrait s’amuser à chasser pour le plaisir. Le mois dernier, dans la réserve de Vale do Javar en Amazonie, des chercheurs d’or ont brutalement assassiné une dizaine de membres d’une tribu native d’Indiens « flecheiros », avant de les découper en morceaux et de les jeter dans l’eau du fleuve.

Leur surnom d’Indiens « flecheiros », qui signifie tout simplement « lanceurs de flèches » en portugais, vient du fait que les rares photographies qui ont été faites d’eux à bord d’un hélicoptère les représentent en train de tirer à l’arc en direction de la machine. Ce sont ce qu’on appelle un « peuple isolé », c’est-à-dire une tribu préservée dont les membres n’ont jamais été contactés et qui n’entretient quasiment aucun rapport avec des communautés non-indigènes. À l’heure actuelle, il n’existe plus qu’une poignée de peuples ainsi préservés dans le monde entier.

L’affaire aurait éclaté au grand jour après que les mineurs, fiers de leur acte, s’en sont vantés dans un bar situé aux alentours de la frontière colombienne. Ils auraient exhibé les « trophées » arrachés à la tribu, brandissant des pagaies en bois sculpté, ainsi qu’un sac utilisé pour la collecte de nourriture, des objets apparemment récupérés sur les cadavres de leurs victimes.

Sauf que le récit de leurs actes de « bravoure » est parvenu aux oreilles des autorités locales, grâce au travail de la FUNAI, la Fondation nationale de l’Indien, un organisme gouvernemental brésilien qui traite les sujets relatifs aux droits des peuples natifs.

« C’était une discussion de comptoir. Ils se sont même vantés d’avoir découpé les corps en morceaux, avant de les jeter dans le fleuve », a expliqué Leila Silvia Burger Sotto-Maior, coordinatrice de la FUNAI, au New York Times.

Le massacre de cette tribu aurait eu lieu au courant du mois d’août. Cependant, ce n’est que récemment qu’une enquête a été ouverte, après que les chercheurs d’or ont eux-mêmes ébruité l’affaire en s’en gargarisant publiquement dans un bar. Apparemment, ils ne voyaient pas le problème posé par leurs actes, estimant que la tribu aurait pu se montrer agressive et qu’il s’agissait donc d’un acte de légitime défense.

Menacés de toutes parts, par les projets de colonisation, par la construction d’immenses barrages hydroélectriques, par la réduction de leur habitat au profit de l’industrie agricole, les habitants natifs de la forêt Amazonienne doivent faire face à une pression grandissante. Au Brésil, malgré le fait qu’ils soient protégés au regard de la loi, que de nombreuses associations luttent pour la défense de leurs droits, et qu’il existe même une journée nationale censée leur rendre hommage, ils sont encore aujourd’hui trop souvent considérés comme de simples « sauvages » sans valeur par certaines personnes.

Beaucoup de ces crimes du même type restent malheureusement impunis, et si les chercheurs d’or n’avaient pas eux-mêmes ébruité la chose, il y a fort à parier que personne n’aurait jamais eu connaissance du massacre.

Les chercheurs d’or incriminés sont actuellement détenus par la police Brésilienne afin d’être interrogés, tandis que l’enquête poursuit son cours.

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