Afrique: les leaders africains sont les bourreaux de la jeunesse du continent

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Les chefs d’Etats africains sont pour la plupart des « fervents défenseurs » de la jeunesse de leurs différents pays ; en tout cas c’est ce qui apparaît dans tous leurs discours toutes les fois que ces derniers sont élus ou, font campagne. Et comme par enchantement, ces jeunes leur accordent aveuglement leur soutient. Ils se blessent, vont en prison voir s’entretuent pour défendre un leader qui ne se soucie même pas de leur sort. Ils servent « de la chair à canon » qu’on peut sacrifier pour arriver à ses fins obscures et sournoises: le pouvoir et l’opulence.

Une jeunesse puissante

Selon les statistiques de l’ONU, la population de l’Afrique dépasserait le milliard d’habitants avec plus de 60% de jeunes (femmes et hommes) âgés de moins de 35 ans. D’ici 2020, on estime que, trois africains sur quatre auront 20 ans en moyenne. Avec 200 millions d’habitants âgés de 15 à 24 ans, l’Afrique a la population la plus jeune au monde. Ces jeunes, qui représentent 60% des sans-emploi sont souvent freinés par l’exclusion sociale, économique et politique. Selon un article du site Afrique Renouveau, lors de l’élection présidentielle de 2012, l’opposition sénégalaise a évoqué le taux élevé de chômage pour mobiliser les jeunes contre l’ancien Président Abdoulaye Wade. C’est principalement le manque d’emplois qui a incité de nombreux jeunes à investir les rues et à voter pour un nouveau gouvernement. Les manifestations ont fait au moins six morts et M. Wade a été vaincu par le président actuel, Macky Sall.

Les statistiques du chômage en Afrique ne tiennent pas compte des emplois précaires et du sous-emploi dans le secteur informel. Selon un rapport de la Brookings Institution, organisme de réflexion indépendant basé à Washington, « Les jeunes africains trouvent du travail, mais pas à des rémunérations correctes et sans la possibilité de perfectionner leurs compétences ou d’avoir une certaine sécurité de l’emploi ». « C’est là une réalité inacceptable pour un continent possédant une réserve aussi impressionnante de jeunes, talentueux et créatifs », souligne Mthuli Ncube, économiste en chef de la BAD. Alexander Chikwanda, Ministre zambien des finances, résume ainsi la situation : « Le chômage des jeunes est une bombe à retardement », qui semble maintenant dangereusement proche de l’explosion.

Mauvaise foi des dirigeants africains

En 2009, les dirigeants africains se sont réunis à Addis-Abeba (Éthiopie) pour tenter d’endiguer le chômage des jeunes. Ils ont proclamé la « Décennie de la jeunesse africaine » (2009-2018) et décidé de mobiliser des ressources, dont celles du secteur privé, en faveur de la promotion des jeunes. Leur plan d’action insistait sur la nécessité de lutter aussi bien contre le chômage que le sous-emploi. Deux ans plus tard, en Guinée équatoriale, ils ont promis une fois de plus la « création d’emplois sûrs, décents et compétitifs pour les jeunes ». Certains pays donc se donnent les moyens d’apporter un moindre réconfort à leur jeunesse. Ainsi, le Ghana a mis en place un service national de la jeunesse et des programmes d’autonomisation visant à doter les diplômés de l’enseignement supérieur des compétences requises et à les aider à trouver un emploi. La Zambie a adopté une politique nationale pour la jeunesse et créée un fonds pour les jeunes entrepreneurs afin de stimuler la création d’emplois. Le gouvernement nigérian a mis en place un programme d’acquisition de compétences et d’aide à la création d’entreprise dans le cadre du Service national de la jeunesse.

Entre autre exemple d’efforts que malheureusement plusieurs pays ne suivent pas. Selon le site Cameroun web, le 11 février est décrété fête nationale de la jeunesse du Cameroun. Défilé et férié chômé. « Nulle part au monde, cette fête n’existe. C’est à croire que le Cameroun est le seul pays au monde qui valorise les jeunes. Pourtant, Paul BIYA est le Président africain le plus vieux, voire au monde avec ses 85 ans d’âge et 36 ans au pouvoir. Il a nommé Niat NJIFENJI président du Sénat, son successeur qui a 84 ans. Il vient de nommer les membres du Conseil constitutionnel qui sont tous des vieillards ». Il va sans dire, de cet exemple qui est loin d’être unique sur le continent, que la promotion des jeunes n’est qu’un slogan de campagne qui ne verra jamais le jour tant que certains chefs d’Etats africains, malheureusement très influents n’auraient pas décidé de lâcher « en fin leur trône » pour faire place à une génération plus adapté à ce nouveau monde. « Mon mandat sera placé sous le signe de la promotion des jeunes », c’est la chanson la plus célèbre qui sorte de la bouche « menteuse » de ces « vieux » présidents à chaque fois qu’ils se font réélire, si on peut le dire, pour un 3ème, 5ème ou 7ème mandat consécutif.

Une jeunesse fatiguée d’attendre le « messie »

Les jeunes africains ont tellement attendu que se réalisent les promesses « factices » de leurs leaders qu’ils en arrivent à ne plus avoir aucun espoir en l’avenir encore moins en l’Afrique, leur terre mère. Les jeunes prennent alors en main leur destinée et décident d’aller voir ailleurs. C’est le début d’une autre histoire dans le périple d’une partie de la population du continent qui pourtant est considéré comme un des plus riches des cinq. Chaque année, des familles africaines sont endeuillées. Certaines restent sans nouvelles de leurs proches qui ont quitté le pays depuis plusieurs mois ou années. Selon Diaspora en ligne, dans les années 1980, beaucoup de jeunes ont quitté l’Afrique pour l’Asie, l’Europe ou les USA.

Pour Serge Michailof, Chercheur à l’Iris, « la migration économique touche, elle, une grande part du continent. La France a surtout affaire aux migrants économiques des pays francophones (Mali, Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire), un peu du Nigeria ». Il poursuit et indique que ces jeunes fuient « des services de santé délabrés, une école en ruine, le poids de la famille, l’absence de perspectives… ». La jeunesse africaine déserte donc le continent à la recherche d’un mieux-être, une entreprise que malheureusement elle paye parfois au prix fort d’une ou de plusieurs vie(s). Les migrations vers l’Europe sont organisées par des mafias qui démarchent les migrants à la manière d’agences de voyages. Certains en profitent pour faire du trafic d’êtres humains et malheureusement certains de ces jeunes se retrouvent réduits en esclavage dans les pays du golfe, en Libye ou ailleurs.

Malgré ces drames, Michailof assure que la plupart des dirigeants africains montrent une grande passivité, jugeant même qu’il s’agit d’une soupape permettant à la pression démographique de s’échapper un peu, comme en Côte d’Ivoire, où la population a été multipliée par sept depuis l’indépendance. De plus, la migration est un phénomène très courant en Afrique de l’Ouest. Et plus de 80 % des migrations africaines se font au sein du continent, vers les pôles d’attraction comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria, l’Afrique du Sud.

beninwebtv

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