Affaire Lamine Diack: les juristes africains s’insurgent contre l’indifférence

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L’Association des Juristes Africains (AJA) lance, à l’occasion des prochains championnats du Monde d’Athlétisme de Londres , un pressant appel aux autorités françaises pour que Monsieur Lamine Diack , aujourd’hui âgé de 84 ans puisse immédiatement regagner son domicile au Sénégal, pays qui entretient avec la France des relations de coopération judiciaire pouvant garantir une administration convenable de son dossier.

L’AJA souligne que la caution qui a pu éviter à Monsieur Diack de séjourner en prison et de rester chez son fils en France, sauf à douter de la bonne foi ,de la crédibilité et de la capacité de la justice sénégalaise à mettre en application la Convention de coopération judiciaire signée le 29 Mars 1974 entre la France et le Sénégal , devrait permettre à Monsieur Lamine Diack de pouvoir rentrer au Sénégal et revenir répondre à toute convocation du juge français.

L’AJA constate que Lamine Diack ancien Président de la Fédération internationale d’athlétisme durant presque 15 ans est retenu en France contre son gré depuis Novembre 2015 période à laquelle il a été inculpé de corruption passive et blanchiment aggravé , alors qu’aucun de ses autres collaborateurs coinculpés ou autres protagonistes du dossier n’a été retenu malgré lui en France.

L’AJA entend rappeler les principes fondamentaux du droit dont celui de la Responsabilité personnelle , de la présomption d’innocence et de l’égalité devant la loi et se pose les questions suivantes:

– Peut on penser que Monsieur Lamine Diack soit seulement retenu en France pour obliger son fils Massata Diack , accusé dans la même affaire, à venir répondre au juge français; alors qu’à cette étape de l’enquête , le principe de la responsabilité personnelle devrait pouvoir être évoqué en sa faveur?

-Des lors que le Sénégal a refusé de livrer Massata Diack à la France, peut-on valablement soutenir que la seule solution qui s’offre au Juge français pour entendre le fils de Lamine Diack est que celui-ci se rende dans ce pays quand on sait pourtant que les juges français viennent souvent en Afrique pour interroger des personnes concernées ?

Enfin, peut on valablement soutenir que les autorités françaises ne peuvent pas faire évoluer la situation de Monsieur Diack, du fait de la séparation des pouvoirs, quand on sait que l’existence de ce principe n’a pas empêché à l’Etat français de réclamer au Tchad, le rapatriement sans condition des protagonistes français de l’ ” Arche de Zoé “malgré les faits constants qui leur étaient reprochés et qu’ils avaient effectivement commis dans ce pays .

L’AJA est une ONG basée à Dakar dont la vocation est de contribuer à la consolidation des Etas de droit et à la défense et à la promotion des droits de l’homme.

Le Secrétariat international.

 

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