Accord de paix au Soudan du Sud: Kiir appelle Machar

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Le président sud-soudanais Salva Kiir a appelé samedi le chef rebelle Riek Machar à rentrer « urgemment » à Juba pour y former un gouvernement d’unité nationale, estimant que tout retard « détruirait » les espoirs de paix du peuple de ce pays en guerre civile.

Selon les termes d’un accord de paix signé en septembre par les belligérants au conflit débuté fin 2013, un gouvernement transitoire d’union nationale doit être formé au 12 mai.

Mais le chef rebelle Riek Machar, qui a signé l’accord, a demandé jeudi un report de six mois pour la formation de ce gouvernement, estimant que les conditions de sécurité ne permettent pour l’heure pas son retour dans la capitale Juba pour y participer, en tant que vice-président. Selon des responsables de son mouvement, M. Machar est actuellement à Khartoum, au Soudan.

« Il n’est pas trop tard, j’invite Riek Machar à urgemment rentrer à Juba afin que nous puissions travailler ensemble pour régler de manière expéditive le processus de formation du gouvernement de transition d’unité nationale revitalisé », a déclaré M. Kiir dans une déclaration à la presse à l’occasion de Pâques.

« L’intérêt de notre peuple devrait primer sur nos peurs, nos rancoeurs et nos intérêts personnels », a-t-il ajouté.

« Tout retard dans la formation du gouvernement détruirait les espoirs de paix de notre peuple, cela créerait un sentiment de lassitude et d’incertitude quant à la viabilité de l’accord de paix et c’est la dernière chose dont notre pays a besoin », a-t-il poursuivi.

MM. Kiir et Machar se sont rencontrés à Rome cette semaine pour une retraite spirituelle de deux jours, à l’issue de laquelle le pape François a exprimé son espoir que « les hostilités cesseront enfin et que l’armistice sera respecté », puis s’est agenouillé pour embrasser les pieds des deux rivaux, un geste fort qui semble avoir pris de court les deux hommes.

« Tout l’accord repose sur la formation du gouvernement d’unité, et tout retard serait perçu par notre peuple comme un acte de mauvaise foi », a soutenu le président.

Machar avait fui Juba en 2016 sous les tirs de l’armée de Salva Kiir après l’échec d’un précédent accord de paix qui avait entraîné de violents affrontements entre leurs forces.

L’accord signé en septembre a fortement réduit les affrontements armés mais les étapes déterminantes de la formation d’une armée unifiée et du contrôle sécuritaire de la capitale peinent à être concrétisées.

Cet accord est le dernier effort en date pour mettre fin à six années de conflit armé entre les deux hommes qui ont précipité leur pays dans une très violente guerre civile marquée par des atrocités, dont des meurtres et des viols, à caractère ethnique.

Plus jeune pays au monde, le Soudan du Sud, majoritairement chrétien, a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, après 22 ans de conflit. Il avait basculé en décembre 2013 dans la guerre civile, amorcée par la rivalité entre Salva Kiir et Riek Machar, pourtant anciens alliés pendant leur combat contre Khartoum.

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