Voitures électriques : Le Sénégal amorce le virage pour saisir toutes les opportunités
Au Sénégal, le secteur des transports est responsable de 16 % des émissions de gaz à effet de serre. Le sous-secteur des transports routiers est responsable de 95 % de ses émissions. Ces chiffres poussent le ministère des Infrastructures, des Transports Terrestres et Aériens (MITTA) à promouvoir à travers des véhicules électriques, la transition vers une mobilité durable. La toile de fond de ce virage, c’est la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de la politique d’atténuation prévue par l’État dans sa Contribution Nationale Déterminée (CDN).
Ainsi, le ministère a tenu, ce lundi 15 juillet, un atelier stratégique sur la mise en place d’un cadre réglementaire pour l’adoption des véhicules électriques au Sénégal. Un cadre réglementaire qui couvre différents aspects « tels que les normes techniques, l’immatriculation, la sécurité des usagers qui sont dans la voiture et des autres qui sont dans la circulation, mais aussi, de manière très fondamentale, comment se fait la fin de vie des batteries » selon Valdiodio Ndiaye, directeur général des transports terrestres.
Les véhicules électriques, poursuit-il, sont une alternative prometteuse pour réduire l’usage de l’énergie fossile dans notre système de transport et diminuer les émissions de carbone. Toutefois, leur adoption massive nécessite une stratégie bien réfléchie et coordonnée en matière de réglementation et d’incitation pour assurer leur intégration et leur développement selon El Malick Ndiaye, ministre des Infrastructures, des Transports Terrestres et Aériens. Dans le cadre du programme Manufacturing appuyé par le Royaume Uni, l’adoption des véhicules automobiles est le « le début d’une route qui mène à des bus et taxis, des voitures personnelles électriques à travers le Sénégal, un avenir plus propre et à une population en meilleure santé » a affirmé Juliette John, ambassadrice du Royaume Uni au Sénégal.
Par ailleurs, les véhicules électriques créent des investissements sur toute la chaîne de valeur automobile. En ce sens, le MITTA, appelle le secteur privé à s’approprier ces véhicules. « Je lance un appel au secteur privé national à proposer des offres techniques et financières pour investir et développer ces infrastructures de recharge. Je les invite à être à l’avant-garde, à ne pas être attentistes au risque de laisser le vide actuel aux multinationales et de perdre cette grande opportunité. Les offres locales sont fortement attendues et elles seront étiquetées avec diligence par toutes les structures des ministères impliquées sur la question » a assuré El Malick Ndiaye. L’adoption de ces véhicules est en effet créatrice d’emplois verts. L’ambassadeur du Royaume Uni de compléter que « des milliers d’emplois et de revenus pourraient être générés si le Sénégal saisissait l’opportunité de développer une industrie autour de l’assemblage des véhicules électriques, des deux roues et des batteries. Le Sénégal pourrait capitaliser sur son expérience en matière d’assemblage de véhicules et ainsi se positionner comme un hub régional pour la fabrication des véhicules électriques en exportant vers d’autres marchés dans la sous-région d’Afrique ».
Selon le directeur des transports terrestres, Valdiodio Ndiaye, le Sénégal, comparé au 31 décembre 2022, compte actuellement 156 véhicules électriques immatriculés et plus d’une cinquantaine qui sont dans le circuit administratif.