Diplomatie : le Burundi refoulé de la SADC pour manquements à la démocratie
Pour la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), le Burundi ne mérite pas encore d’intégrer l’organisation. Instabilité politique, violation des droits de l’homme, …. Que de manquements à la démocratie !
Encore de gros efforts pour le président du Burundi, Pierre Nkurunziza. Son pays ne mérite pas encore d‘être incorporé dans la liste des membres de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).
C’est le président en exercice de l’organisation, Hage Geingob, chef de l‘État namibien qui a livré le verdict lundi. Un véritable échec pour la diplomatie burundaise lorsqu’on sait que des diplomates en premier lieu le ministre des Affaires étrangères Ezechiel Nibigira ont défendu le dossier burundais afin d’obtenir le satisfecit de Gaborone (siège social de la SADC).
Mais un dossier pas trop convaincant, car nul n’entre à la SADC s’il n’est démocrate. Et Hage Geingob y tient comme à la prunelle de ses yeux. « Cela est dû au mauvais fonctionnement du processus démocratique dans ce pays », a précisé le président namibien.
Nibigira a beau faire savoir que son pays est stable et qu’il respectait la loi, ajoutant que le président Nkurunziza a été démocratiquement élu, la SADC dit tout de même avoir délégué ses experts pour constater la réalité sur le terrain.
Et d’autres pays membres ?
« Une mission d‘évaluation de la SADC a été envoyée au Burundi. C’est cette mission qui a jusqu’ici recommandé de ne pas autoriser l’admission du Burundi au sein de la SADC », a ajouté Hage Geingob. Avis partagé par les 15 autres membres de la SADC parmi lesquels la Tanzanie dont le président John Magufuli en visite en République Tchèque a déclaré que Bujumbura « ne répondait pas encore aux critères ».
Les violences et la répression nées de la réaction de l’opposition à un troisième mandat de Pierre Nkurunziza avaient fait au moins 1.200 morts et plus de 400.000 déplacés entre avril 2015 et mai 2017, d’après les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête.
Mais si l’on tenait vraiment compte des droits de l’homme que dira la SADC des membres comme le Zimbabwe ou encore la RDC souvent mis en cause par des ONG dans la violation des droits humains ? That is the question.