Mandat d’arrêt contre l’ancien président Buyoya : tensions entre le Burundi et l’UA

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Mandat d'arrêt contre l'ancien président Buyoya : tensions entre le Burundi et l'UA

Le Burundi et l’Union africaine en parfaite dissonance sur les initiatives judiciaires du pays d’Afrique de l’Est qui a émis un mandat d’arrêt international contre son ancien président Pierre Buyoya. Une passe d’armes s’est dès lors engagée entre les deux parties.

“Nous demandons instamment à certains acteurs de la communauté internationale de ne pas infantiliser le Burundi en s’ingérant dans ses affaires politiques sans y être invités. Les Burundais sont politiquement matures pour définir en toute indépendance leur avenir politique”. Cette charge est de l’ambassadeur burundais Albert Shingiro, représentant permanent du Burundi à l’ONU.

Dans cette adresse postée sur son compte Twitter, le diplomate ne fait guère mystère du destinataire de son message sur lequel il a d’ailleurs tagué Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine. Ce dernier est, en effet, l’auteur d’un communiqué relatif à des mandats d’arrêt délivrés par la justice burundaise contre des personnalités de haut rang du pays, dont l’ancien président Pierre Buyoya.

“Il est crucial que l’ensemble des acteurs concernés s’abstiennent de toutes mesures, y compris politiques et/ou judiciaires, de nature à compliquer la recherche d’une solution consensuelle” au Burundi, où le dialogue entre le gouvernement et l’opposition est dans l’impasse, a indiqué samedi le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.

Sans jamais nommer M. Buyoya – actuellement représentant de l’Union africaine au Mali – l’UA semble marquer son opposition à appliquer ce mandat d’arrêt, qui vise également 11 hauts gradés des forces de sécurité (armée et gendarmerie) et cinq de ses anciens proches collaborateurs civils, pour leur rôle présumé dans l’assassinat en 1993 de Melchior Ndadaye, premier président hutu démocratiquement élu du pays.

Tensions régionales

Imbriqué dans une crise politique depuis 2015, le Burundi a régulièrement pris offense des réactions de certains pays et organisations internationales qualifiées par Bujumbura “d’ingérence”. Ce samedi, l’ambassadeur burundais l’a réitéré, estimant que “toute offre d’assistance non sollicitée par le Burundi est une ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat souverain en violation de la charte de l’ONU.

La tension est perceptible depuis quelque temps entre le Burundi et ses pays voisins alors que le compromis politique se fait attendre dans le pays. Vendredi, un sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), qui devait avoir lieu à Arusha en Tanzanie a été reporté.

Ce sommet a dû être annulé à la dernière minute, alors que plusieurs chefs d’État de la région étaient déjà sur place, car le Burundi a refusé d’y envoyer une délégation. Il a été reporté au 27 décembre.

 

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