Sénégal:Ils prennent son argent et le critiquent en public- Ces faux-opposants à Macky
koumpeu.com–Ils sont dans le ‘’Macky’’ et entendent bien cacher leurs jeux. Ce sont des hommes ou femmes politiques très connus dans le landerneau politique et qui sont souvent de partis ou de mouvements de l’opposition.
Leur profil : Ce sont des beaux parleurs, des durs à cuire et semblent être réfractaires à ce qui touche à Macky et son régime.
Or, cette posture d’opposant dur n’est qu’apparence. Eh bien, ces politiciens travaillent pour Macky, à leur manière. Certains le font tout simplement en affaiblissant leur parti d’origine et en s’inscrivant dans une dynamique de délation à l’endroit de leurs anciens leaders.
D’autres, plus discrets, reçoivent parfois de fortes sommes d’argent en guise d’appui de la part du locataire du Palais de l’Avenue Roume et n’hésitent pas, de temps en temps, à s’attaquer à leur bienfaiteur.
Ce qui a le mérite d’agacer le Président de la République qui, toutefois, doit se contenter d’une situation qui, dans tous les cas, lui est favorable.
Ce qui se passe, c’est que bien avant qu’il ne théorise la transhumance, Macky n’a jamais craché sur le désir d’un homme politique, fut-il d’influence mineure, à s’allier à lui.
Les deux méthodes standards ont été usitées : la méthode douce et la méthode forte avec les menaces de poursuite, surtout devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
Ils ont été nombreux alors à renier à leurs convictions d’antan, qui en entrant dans une hibernation politique, qui en s’activant toujours sur le terrain de façon à ne pas trop attirer l’attention sur ses nouveaux habits.
Il y en a parmi eux qui se gardent de critiquer Macky, mais d’autres, plus téméraires, s’y tentent parfois, à leurs risques et périls. Et le processus continue. De faux opposants arrivent toujours sur le terrain dans l’espoir de tromper leur monde.
Cette réalité rend difficile la démarcation nette entre ceux qui sont vraiment dans le camp du pouvoir et ceux qui sont dans l’opposition.
Pour certains, il n’y a aucun doute. Mais pour d’autres, le citoyen lambda ne peut que se laisser berner par leur semblant de bonne foi.
En tout état de cause, le risque est réel pour celui qui pense les responsabiliser alors qu’ils travaillent pour l’adversaire.
A Thiès par exemple, Idrissa Seck se mord certainement les doigts, lui qui avait pensé trouver, en Talla Sylla, un alter ego sur qui il peut compter pour gérer la Mairie de Thiès et l’épauler dans ses futures batailles contre Macky.
Bamba Fall semble aujourd’hui rétrograder après avoir reçu une délégation gouvernementale de haut niveau pour des présentations de condoléances, et avoir dit être prêt à travailler avec le Chef de l’Etat.
Alors que le Sénégal est entré dans une phase de de précampagne électorale avant la lettre, avec des propos pour le moins préoccupants du Ministère de l’Intérieur, des chefs de partis comme Alioune Sow, Souleymane Ndéné Ndiaye, Modou Diagne Fada, Aïda Mbodji, pour ne citer que ceux-là, sont presque aux abonnés absents.
Quid de Farba Senghor et de Papa Samba Mboup ? Leur exclusion du Parti démocratique sénégalais (Pds) se justifie par une démarche qui, à bien des égards, est loin d’être wadiste.
C’est cette forme de transhumance indirecte qui, aux dernières législatives, a porté la liste à 47. Il parait que les 27 au moins ont été financées par le pouvoir pour des motifs que nous venons d’évoquer.
Il en sera ainsi à la prochaine présidentielle. Le pouvoir aura ses faux-opposants qui vont tenter de semer la zizanie. Des gens qui, presque tous, savent qu’ils ne vont même pas avoir 0,5% des suffrages.
Si des listes sont financées dans le but de déstabiliser l’adversaire, si des individus sont instrumentalisés parce que proches de ceux qui pourraient constituer un obstacle, ce ne sera pas étonnant que des candidatures fantaisistes foisonnent en 2019.
Les faux-opposants n’auront ni programmes ni discours cohérents. Ils vont juste amuser la galerie.
Reste maintenant à savoir combien ils encaissent.
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