Zimbabwe: Robert Mugabe va rencontrer l’armée ce dimanche
Après la manifestation massive qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes ce samedi à Harare, la télévision d’Etat a annoncé ce samedi soir que le président Mugabe s’entretiendrait dimanche avec l’armée.
La télévision d’Etat a annoncé dans son édition de 20 h que le président Mugabe s’entretiendrait dimanche avec les chefs de l’armée. La ZBC cite Fidelis Moukonori.
Ce prêtre catholique n’est pas n’importe qui. Très proche de Robert Mugabe, il jouerait un rôle de médiateur actif depuis le début de la crise. Il apparaissait d’ailleurs jeudi soir sur les photos de la première rencontre entre le président Mugabe avec le chef d’état-major, le général Constantino Chiwenga.
Plusieurs sources au sein du parti au pouvoir annoncent un autre rendez-vous présenté comme crucial ce dimanche : un comité central de la Zanu-PF.
Il s’agit disent ces sources d’entériner les décisions prises vendredi au niveau local par les fédérations de neuf des dix provinces. Elles avaient réclamé la démission de Robert Mugabe ainsi que la mise à l’écart de son épouse de son poste de présidente de la Ligue des femmes.
La pression s’accentue encore sur le vieux chef de l’Etat, confronté aujourd’hui à une manifestation sans précédent depuis la proclamation de l’indépendance.
«Que le changement ne reste pas seulement sur le départ de Mugabe»
L’imposante manifestation samedi dans les rues de Harare, trois jours après le coup de force de l’armée, a notamment été marquée par des scènes de fraternité entre manifestants et soldats. Joint par RFI, Albert Gumbo, ancien leader de la contestation anti-Mugabe, secrétaire général du parti Alliance for People’s Agenda exilé en Afrique du Sud, souligne le rôle qui incombe maintenant aux civils.
« C’était historique parce que la population a manifesté en soutien pour le départ de Mugabe. Ils sont sortis pour remercier l’armée si vous voulez. Mais cela ne veut pas dire que demain, si l’armée ne change pas, ils vont la remercier. Il faut que l’armée rentre dans les casernes et que les civils prennent le pouvoir. Donc aujourd’hui l’armée est héroïque, tout le monde est d’accord, mais il faut que le changement ne reste pas seulement sur le départ de Mugabe, il faut que le changement continue. Il faut qu’il y ait des élections libres, il faut que l’économie change, il faut que les libertés soient rétablies partout dans le pays. Le Zimbabwe est un pays riche, stable, important, nous avons beaucoup de potentiel et il est temps maintenant que nous recommencions à reconstruire notre pays pour la prospérité et que tout le monde réussisse. »