Voici la longue liste des chefs d’Etat africains tués au pouvoir

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Le mardi, 20 avril 2021, est décédé le président tchadien, Idriss Deby Itno à l’âge de 68 ans, des suites de blessures subies, la veille, au front contre des rebelles alors qu’il venait d’être déclaré officiellement réélu pour un sixième mandat à la tête de son pays. Un prétexte pour Seneweb de revenir sur quelques cas marquants d’assassinats perpétrés contre des chefs d’Etat africains en cours de mandat.

Maréchal Idriss Déby


Le Maréchal tchadien, Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis trente ans et partenaire-clé des Occidentaux contre les djihadistes au Sahel, est mort, mardi 20 avril, après avoir été blessé sur le champ de bataille ce week-end, a annoncé le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de TV Tchad.

Un de ses fils, le général quatre étoiles Mahamat Idriss Déby, 37 ans, lui a succédé, le même jour, à la tête d’un conseil militaire de transition composé de quinze généraux qu’il a nommés. Même s’il n’a pas fait pas l’unanimité, Mahamat Idriss Déby a dissous le gouvernement et l’Assemblée nationale. Le chef de la garde présidentielle, unité d’élite et garde prétorienne du régime, a juré que de nouvelles institutions verraient le jour après des élections « libres et démocratiques » dans dix-huit mois. Idriss Déby est inhumé, ce vendredi, dans son village natal, en présence de plusieurs chefs d’Etat dont Emmanuel Macron.

Joseph Désiré Kabila


Laurent désiré Kabila était surnommé « Mzee » ce qui signifie « le vieux », « le sage » en swahili. Il est assassiné dans son bureau le 16 janvier 2001 par son garde du corps Rashidi. Quelques heures après la mort du « Mzee », son fils Joseph Kabila lui succède au sommet de l’Etat à l’âge de 29 ans. L’assassinat du « Mzee » reste l’une des plus grandes énigmes de l’Histoire contemporaine du Congo-Kinshasa.

Marien Ngouabi


Né le 31 décembre 1938, Marien Ngouabi a été président de la République du Congo (puis de la République populaire du Congo) du 31 décembre 1968 à sa mort. Marien Ngouabi est surnommé « l’immortel » pour avoir surmonté moult tentatives de coups d’Etat et d’assassinats. Notamment un peu plus de onze tentatives de putsch en l’espace de trois ans dont le fameux putsch du M-22.

Celui qu’on croyait immortel et invincible est finalement assassiné le 18 mars 1977. Quelques jours avant son assassinat, il prononce à la place de l’hôtel de ville de Brazzaville un discours prémonitoire annonçant sa mort dans lequel il déclare : « Lorsque ton pays est sale et manque de paix durable, tu ne peux lui rendre sa propreté et son unité qu’en le lavant avec ton sang ». Six jours après ce discours, l’immortel Marien Ngouabi est assassiné par un commando armé. Les circonstances exactes de son assassinat n’ont jamais été élucidées.

Ibrahim Baré Maïnassara


?Ibrahim Baré Maïnassara est un militaire nigérien qui a dirigé son pays de 1996 à 1999. Son nom (Maïnassara) signifie « le victorieux » en haoussa. « IBM» est assassiné le 9 avril 1999 par des éléments de sa garde présidentielle.

Mouammar Kadhafi


Communément appelé « le colonel Kadhafi », Mouammar Kadhafi est un militaire et homme d’État libyen qui a profondément marqué l’Histoire contemporaine de l’Afrique.
A 27 ans, le jeune officier Mouammar Kadhafi arrive au pouvoir à la suite du coup d’État perpétré le 1er septembre 1969 contre le régime monarchique du roi Idriss.
Le 20 octobre 2011, l’OTAN frappe et déroute un convoi dans lequel se trouve Kadhafi et ses fidèles dans la région de Syrte. Informés, les rebelles libyens tendent une embuscade au convoi et capturent le « guide » vivant. Ils lui infligent des sévères atrocités. Sa mort est finalement annoncée par un haut responsable militaire du Comité national de transition (CNT) un peu plus tard dans la journée.

François Tombalbaye


Visage balafré, calot en peau de léopard, idéologie de la « tchaditude », voilà ce que beaucoup de Tchadiens retiennent de François Tombalbaye, père de l’indépendance, premier président de la République du Tchad. « L’homme au visage balafré » est assassiné dans des circonstances obscures lors du coup d’Etat d’avril 1975 qui plaça Félix Malloum à la tête du Tchad.

Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira


Né le 8 mars 1937, Juvénal Habyarimana est un homme d’État rwandais, président de la République rwandaise de 1973 jusqu’à son décès dans un attentat en 1994.

Né le 6 mars 1955, Cyprien Ntaryamira est un homme d’État burundais, président de la République du Burundi pendant tout juste deux mois, du 5 février au 6 avril 1994.

Dans la nuit du 6 avril 1994, le président Habyarimana et le président du Burundi Cyprien Ntaryamira sont tués à bord de l’avion qui les ramène de Tanzanie, où ils avaient participé à un sommet consacré aux crises burundaise et rwandaise. Leur Falcon 50 avait amorcé sa phase d’atterrissage sur l’aéroport de Kigali, lorsqu’il a été frappé par un tir de missile sol-air.

Anouar el Sadate


Mardi 6 octobre 1981, Anouar el Sadate assiste à une parade militaire organisée au Caire pour marquer la célébration de la guerre d’octobre 1973. Au passage des avions de combat mirage, un camion de transport de troupes s’arrête devant la tribune présidentielle en simulant une panne. Un lieutenant sort du camion, et se dirige vers le président. Sadate se tient debout pour recevoir son salut. Ce soldat s’appelle Khlalid Islambouli

Subitement, le soldat dégoupille et lance une grenade fumigène en hurlant « mort au Pharaon !». C’est le signal de l’assaut. Les autres conjurés sortent du camion et courent vers la tribune en lançant des grenades et tirant à l’arme automatique. Plusieurs personnes sont tuées pendant la fusillade, y compris l’ambassadeur de Cuba et un évêque copte orthodoxe ; 38 personnes sont blessées, parmi lesquelles le président Anouar el Sadate qui mourra peu après son arrivée à l’hôpital militaire.

Thomas Sankara


Thomas Sankara a été chef de l’État de la République de Haute-Volta rebaptisée Burkina Faso, de 1983 à 1987. Lorsque Thomas Sankara est porté au pouvoir, il met immédiatement Blaise Compaoré à ses côtés. Thomas lui faisait confiance de façon absolue. Thomas Sankara devenu gênant, du fait de sa lutte contre le néocolonialisme, menaçant la place de la France en Afrique ainsi que le pouvoir des autres chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, au comportement plus docile, il faut l’assassiner.

Des rumeurs se répandent au sujet d’un assassinat que Blaise Compaoré serait en train de fomenter à telle enseigne qu’interpellé par les journalistes lors d’une conférence de presse, Thomas Sankara déclare : « Le jour où vous apprendrez que Blaise prépare un coup d’Etat contre moi… Ce ne sera pas la peine de chercher à vous y opposer ou même de me prévenir. Ça voudra dire que c’est trop tard et que ce sera imparable. ». Thomas Sankara est tué quelque temps après par des éléments de la sécurité présidentielle, dirigée à l’époque par Blaise Compaoré. D’ailleurs, la justice militaire burkinabè a prononcé, mardi dernier, la mise en accusation de Blaise Compaoré, Gilbert Diendere et 12 autres personnes dans le dossier de l’assassinat de Thomas Sankara.

Samora Machel


Samora Machel, devient le tout premier président de la République populaire du Mozambique indépendante. Poste qu’il occupera de 1975 à sa mort en 1986. Le 19 octobre 1986, Samora Machel revient du sommet de Lusaka lorsque l’avion dans lequel il se trouve s’écrase sur les montagnes Lebombo en Afrique du Sud. Samora Machel et 24 autres passagers sont déclarés morts.

Le Premier ministre Joaquim Chissano assure alors l’intérim et est élu président le 6 novembre 1986. Cet accident suspect a longtemps été considéré comme un attentat. Certaines hypothèses soutiennent que ce sont les services secrets sud-africains qui ont utilisé une technologie obtenue auprès du Mossad israélien pour détourner l’appareil et induire en erreur le pilote. Les appareils de navigation, et en particulier l’altimètre, les montagnes alors qu’il était en fait en train de filer tout droit dedans. C’est cette thèse que semble partager Joaquim Chissano

William Richard Tolbert


William Richard Tolbert était un homme politique libérien, président de la République du Libéria de 1971 à sa mort en 1980.

Le 12 avril 1980 au matin, un groupe de soldats se rend à la résidence du président William Richard Tolbert pour réclamer le paiement de leurs soldes. À leur tête, le sergent-chef Samuel Doe. Trouvant la maison sans garde et le président encore au lit, ils prennent le parti de massacrer Tolbert, qui est immédiatement poignardé devant sa femme dans sa chambre et mis à la porte. Le sergent Doe devient ainsi le 21ème président de la République du Libéria.

Samuel Doe


Samuel Doe est un militaire libérien qui a commandité l’assassinat du William Richard Tolbert afin de prendre son fauteuil présidentiel. Il sera lui aussi assassiné le 9 septembre 1980 dans des conditions abominables. Une vidéo écœurante d’une rare cruauté montre la fin tragique de Samuel Doe. On y voit un Samuel Doe nu, ligoté, les oreilles tranchées au couteau et subissant un interrogatoire musclé. Torturé et humilié, on lui demande de donner ses numéros de comptes bancaires. Le regard fou de douleur, il supplie de toutes ses forces pour avoir la vie sauve.

Sylvanus Olympio


Sylvanus Olympio est le premier Président de la République togolaise d’avril 1958 au 13 janvier 1963, date de son assassinat devant l’ambassade américaine de Lomé lors du coup d’État de 1963 fomenté par Gnassingbé Eyadema.

Ahmed Abdallah Abdéremane


Ahmed Abdallah Abdéremane a été chef d’Etat aux Comores à plusieurs reprises. Le 26 novembre 1989, Abdallah meurt d’une rafale de pistolet-mitrailleur en présence du mercenaire Bob Denard. Le lendemain de sa mort, le 27 novembre 1989, Saïd Mohamed Djohar prend la tête d’un gouvernement provisoire.

Ali Soilih


Ali Soilih devient chef de l’État des Comores à partir du 3 janvier 1976. Le 13 mai 1978, le mercenaire français Bob Denard fomente un putsch et le renverse. Soilih est assassiné par le nouveau régime deux semaines après le putsch.

Mohamed Boudiaf


Mohamed Boudiaf est un homme d’État algérien qui a été du Haut Comité d’État du 16 janvier 1992 au 29 juin 1992. Il est assassiné quelques mois plus tard lors d’une conférence des cadres à Annaba le 29 juin 1992.

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