TOGO: LE PRÉSIDENT FAURE LÈVE L’INTERDICTION DES MARCHES
Après une série de manifestations de l’opposition contre le pouvoir du Président Faure Gnassingbé, le gouvernement togolais a annoncé samedi, la levée de l’interdiction des marches en semaine.
Le colonel Yark Damehame, ministre de la Sécurité, a annoncé ce matin à l’AFP la fin des mesures d’interdiction.
De son côté, le porte-parole de la coalition de l’opposition, Eric Dupuy, a souligné que cette décision d’interdiction des marches était illégale. “Il faut que le régime apprenne à respecter les lois de la République”, a-t-il dit.
Des discussions ont eu lieu avec les autorités pour parler de l’itinéraire des prochaines manifestations, prévues mardi, mercredi et jeudi, a-t-il ajouté.
Selon un responsable du gouvernement un accord avait été conclu pour garantir que les marches resteront “pacifiques”. Il a été demandé aux manifestants de respecter “scrupuleusement” les itinéraires prévus et aux forces de l’ordre de se montrer “professionnels et patients”.
Pour l’opposition togolaise, ces marches ont pour but de voir une limitation du nombre de mandats présidentiels à deux et de réclamer la démission du président Faure Gnassinbgé, au pouvoir depuis 2005 et héritier d’une famille à la tête du Togo depuis 50 ans.
Le gouvernement compte organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment cette limitation des mandats présidentiels, mais la mesure n’est pas rétroactive, permettant à M. Gnassingbé de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025.
La France, ancienne puissance coloniale, et les Etats-Unis se sont déclarés “profondément inquiets par les niveaux élevés de violence et les restrictions de la liberté d’expression et de rassemblement au Togo”, tandis que le chef de l’Union africaine et président guinéen Alpha Condé a appelé gouvernement et opposition à trouver une issue “pacifique”.
De son côté, le président Faure Gnassingbé s’est montré “optimiste”, le 28 octobre, à l’ouverture du congrès de son parti, pour surmonter la crise. “Il faut faire preuve de courage, de patience et de force pour surmonter l‘épreuve. Et je sais que nous en sommes capables”, a-t-il ajouté, dénonçant ceux qui veulent “transformer un homme simple comme moi en dictateur sanguinaire”.
Plus de 500 Togolais ont trouvé refuge au Ghana voisin, fuyant la répression des forces de sécurité dans la région de Mango (nord du Togo), selon les Nations unies.