Sénégal: Vers la gouvernance d’un monarque ?
Notre pays ne file-t-il pas droit vers la gouvernance autour d’un monarque, et qui ne dit pas son nom ? Sommes-nous amnésiques ou insensibles face à un tel jeu de dupes ?
Rappelons nous que le président de la république avait signifié parmi ses prérogatives, celle de ne plus retoucher à la constitution et ce, lors du référendum de 2015.
Un point, je cite : « l’intangibilité des dispositions relatives à la forme républicaine, la laïcité, le caractère indivisible, démocratique et décentralisé de l’État, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du Président de la République ». Autrement dit celui qui sollicitait le vote du OUI à l’endroit des sénégalais, avait par ailleurs proposé de sceller notre constitution pour toujours.
Quatre années plus tard, ce même peuple se voit exposé à une retouche constitutionnelle de plus, par la voie parlementaire et qui ne justifie pas son urgence. Les fondements de la république ont-ils été pensés et bâtis sur la base de règles très complexes et moralement instables ?
Une constitution qui englobe toutes les formes d’imperfections autour d’une jurisprudence. Ce terme, très difficile à traduire dans la vie courante et qui facilite l’introduction de toutes les ruses.
Je traduis plusieurs de ces institutions dites de la nation et même « indépendantes » comme de simples démembrements du pouvoir exécutif, qui en réalité est le seul pouvoir qui vaille et qui anéantit tous les autres (pouvoir législatif et pouvoir judiciaire).
Tant que nous n’aurons pas des hommes capables de mettre les principes de valeurs et de respect des droits communs au devant de leurs intérêts personnels, ce pays ne sera jamais sur les rails du développement.
L’émergence de notre nation est toute aussi compromise par ces opportunistes acteurs de la justice qui n’ont diable que la sauvegarde de leurs privilèges. Ils lisent le droit certes mais ils l’interprètent malheureusement selon des circonstances favorisantes du chef de l’exécutif.
Votre proposition de suppression du poste de Premier ministre et même le resserrement du gouvernement ne précèdent à mon sens qu’une série de manigances et de tromperies.
Une recomposition politique au plus haut sommet de l’État et une implication directe de l’exécutif dans toute l’administration semblent-elles perspicaces pour atteindre un niveau de gestion « Fast Track » ?
Je vois plutôt, un gouvernement des zones de turbulences avec des hommes de passage et auquel je donnerai au maximum deux années de survie avant de procéder à un remaniement. Et ce, loin de fonder mes propos sur un quelconque jugement de valeurs à l’encontre d’un seul des hommes qui composent cette nouvelle formation.
Il voulait passer par le dialogue national pour ensuite créer un gouvernement de réconciliation, le temps que passe la tempête » (difficultés financières, voire socioéconomiques). Ce qui semble échoué au regard de l’insensibilité des grands opposants face à cette invitation.
Alors on passe à un gouvernement de complaisance, comme pour faire porter les prochaines situations de crises à d’autres têtes et épargner son équipe type, son arsenal de bataille pour une ultime quête.
Vous plagiez la notion de VALEURS de Thierno Alassane Sall pour embellir votre vieux discours mais vous peinez à les traduire en des actes forts et concrets allant dans le sens de bâtir un État souverain et indépendant de toute influence extérieure.
La République des valeurs est une exigence nationale et son ère est bien proche.