Real Madrid : Xabi Alonso sous le feu des critiques de son vestiaire

Dimanche, le Real Madrid s’est imposé 2 à 1 face au FC Barcelone lors du Clasico. Pourtant, en feuilletant la presse espagnole ces derniers jours, on parle surtout de la crise qui couve au sein de la Casa Blanca. La grosse colère de Vinicius Junior lors de son remplacement face au Barça a été l’élément déclencheur. Depuis, les langues se délient. Hier, Globo Esporte a révélé que le nouvel entraîneur merengue et son staff se sont déjà mis à dos plusieurs joueurs de l’effectif. Outre Vini Jr, Rodrygo, Fede Valverde, Endrick ou encore Antonio Rüdiger, qui s’est plaint de la gestion de l’équipe auprès de l’un des adjoints, sont cités. Une information confirmée ce mercredi de l’autre côté des Pyrénées, où on reconnaît que le technicien de 43 ans ne fait pas l’unanimité.

Dans la nuit, Marcos Benito, journaliste pour El Chiringuito, a confié à ce sujet : « il y a des joueurs du Real Madrid qui n’aiment pas certaines choses de Xabi. On me dit qu’il y a des choses que Xabi fait et qui ne plaisent pas. Mais tant qu’il gagne, les gens seront avec lui. La personnalité de Xabi est différente de celle de Zidane, d’Ancelotti, c’est un type très froid. Il a des façons de demander des choses qui ne plaisent pas à tous.» Cela va dans le sens de ce qui a été dévoilé hier par GE, qui a indiqué que le nouveau staff est distant avec les joueurs, auxquels il est demandé de fournir plus d’efforts défensivement. Une nouvelle concurrence a également été mise en place. En effet, pratiquement plus aucun joueur n’est intouchable, hormis Kylian Mbappé et Thibaut Courtois.

Les «mauvaises habitudes» du groupe sous Ancelotti

Ce mercredi, The Athletic publie de nouvelles informations sur «la révolution de Xabi Alonso qui a provoqué une rupture précoce avec les grandes stars du Real Madrid». Ainsi, le média anglais explique que Xabi Alonso et son staff se sont mis une pression avant le Clasico, ayant toujours en tête la défaite lors du derby contre l’Atlético. Ils ont été très heureux de ce succès, qui a aussi été une grande victoire concernant la relation avec les joueurs. Il a été révélé que les tensions se sont exacerbées ces dernières semaines entre le coach et certains joueurs madrilènes, dont plusieurs titulaires mécontents de sa manière de gérer le groupe et des nouvelles règles qu’il a mises en place. Mais pour l’entraîneur de 43 ans, cela était nécessaire.

Dès sa prise de fonction, il a constaté que le vestiaire avait de «mauvaises habitudes» avec Carlo Ancelotti comme l’a expliqué un proche de son staff. Il a estimé que cela n’était pas bon pour son équipe et il a donc rapidement fait savoir aux joueurs lors du Mondial des Clubs que «chacun devrait courir et travailler plus dur lorsque l’adversaire avait le ballon, et que, sans cela, personne ne serait assuré d’une place.» Après l’élimination lors du tournoi, Xabi Alonso et son staff ont organisé une réunion avec les capitaines et les tauliers de l’équipe afin de dévoiler et valider le nouveau règlement intérieur du vestiaire, qui a ensuite été communiqué à tout le groupe. Le mot d’ordre est : discipline.

Un nouveau règlement strict

Parmi les règles mises en place par le coach, qui veut avoir plus de contrôle sur la vie quotidienne de son groupe par rapport à Ancelotti, une attention particulière a été attirée sur la ponctualité. Ce point est bien respecté pour le moment puisqu’aucun joueur n’a été sanctionné. De plus, le nouveau staff a demandé de l’intensité et de l’implication aux entraînements, durant lesquels les joueurs travaillent plus dans la salle de sport et ont plus de séances vidéos, que ce soit collectivement ou individuellement. Il a aussi demandé à ce que les compositions d’équipe ne fuitent plus avant les rencontres. Il avait d’ailleurs testé ses joueurs face à Al-Hilal lors du Mondial des Clubs. Mais son onze était sorti avant le match. Depuis cet incident, cela n’est plus le cas.

Xabi Alonso a aussi souhaité faire le ménage autour de son vestiaire et du centre d’entraînement. Des endroits qui étaient trop accessibles par des membres du club ou de l’entourage des joueurs (famille, amis, agents). Désormais, ce sont des lieux sacrés où seulement les membres indispensables du staff et du club sont autorisés à y accéder. L’idée est aussi de protéger son groupe et d’éviter des fuites dans la presse. Mais cette révolution, qui n’est pas non plus exceptionnelle et qui semble même « normale », n’est pas du goût de plusieurs joueurs, qui n’ont pas bien accueilli ces changements. The Athletic, qui a échangé avec des Madrilènes ou leur entourage, explique que certains éléments se sentent «dévalorisés, insatisfaits et frustrés».

Une révolution qui frustre certains tauliers

Ils estiment avoir moins de liberté qu’auparavant sur le terrain sous les ordres de Xabi Alonso. Un technicien qui est exigeant et rigoureux, mais aussi «inaccessible» selon certains de ses joueurs. Ce qui change d’un Carlo Ancelotti, qui était très apprécié dans le vestiaire et qui accordait beaucoup de liberté et de confiance à ses troupes. Les joueurs se sont peut-être un peu trop habitués à ce confort et se sont reposés sur leurs lauriers et leurs acquis. « Certains d’entre eux ont tellement gagné sans jamais recourir à ces méthodes que, lorsqu’elles leur ont été imposées, ils se sont plaints. Ce n’est un secret pour personne, certains cas ont été rendus publics. C’est normal, surtout de la part de ceux qui étaient intouchables», a avoué une source proche au média anglais.

Une autre source au club a confié que le Real Madrid est « passé d’un entraîneur peu impliqué dans les séances d’entraînement à un entraîneur qui semble être un joueur comme les autres ». Une troisième a conclu : « il se prend pour Pep Guardiola, mais pour l’instant, il n’est que Xabi.» Xabi Alonso, qui a su faire de la place à des jeunes du club ou à des joueurs moins utilisés, a aussi des soutiens dans le club et dans son groupe. Il est totalement conscient qu’il ne peut pas plaire à tout le monde et que sa révolution va prendre un certain temps avant d’être comprise et adoptée par tous. Mais l’Espagnol est très motivé, lui qui veut ramener Madrid vers les sommets.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *