RDC : libération de 22 otages enlevés lors d’une attaque revendiquée par le groupe EI
Vingt-deux personnes ont été libérées cinq jour après avoir été enlevées lors d’un raid revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mardi de sources locales.
“Ils sont au total 22 personnes – 16 hommes, cinq femmes et une fillette. Ils ont été enlevés à Samboko-Tchani Tchani lors de l’attaque de la semaine passée”, a déclaré l’administrateur du territoire de Beni dans le Nord-Kivu, Donat Kibwana, à un correspondant de l’AFP.
Ce correspondant a pu parler en swahili avec un rescapé qui a préféré garder l’anonymat, affirmant craindre pour des enfants encore captifs : “Ils (les ravisseurs) gardent les gens dans un grand trou. Ils parlent un bon swahili comme celui de l’Afrique de l’est (Tanzanie) (…) et une autre langue que je n’ai pas pu identifier”.
“Ce sont des gens de physionomie différente. Ils nous ont dit qu’ils veulent que tout le monde soit musulman. Ils ne veulent pas de + kafir + (mécréant)”, a ajouté le rescapé.
“Après trois jours de marche, ils nous ont dit que nous les adultes, nous allions rentrer mais que les jeunes resterons avec eux”, a-t-il poursuivi. “Nous avons laissé là-bas six personnes, dont cinq sont d’une même famille de Samboko-Tchani Tchani”.
Deux attaques revendiquées
Le groupe EI avait revendiqué la semaine dernière deux attaques dans le territoire de Beni sur Telegram.
Le nom “Chianchiani” apparaît dans l’un des deux communiqués diffusés par l’EI, d’après la traduction en anglais de SITE Intelligence group, spécialiste des mouvements islamistes.
Dans cette localité, l’EI revendique “un assaut contre des casernes de l’armée congolaise”.
“Une dizaine des personnes ont été emportées par ces assaillants”, avait alors déclaré l’administrateur du territoire (responsable administratif) de Beni, sans précision sur l’identité des ravisseurs.
L’EI avait également revendiqué une attaque contre “des éléments croisés de l’armée congolaise dans le village de Kumbwa à Kamango”. Kamango se trouve tout près de la frontière avec l’Ouganda. L’armée congolaise n’avait pas confirmé l’attaque.
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Les enlèvements dans le territoire de Beni sont généralement attribués aux miliciens des Forces démocratiques alliés (ADF).
Les ADF sont historiquement des rebelles musulmans ougandais installés dans l’est du Congo depuis 20 ans. Ils sont tenus responsables du massacre de plusieurs centaines de civils depuis octobre 2014 dans la région de Beni.
AFP