RDC: au moins 600 miliciens déposent les armes au Kasaï
Dans la province du Kasai, l’heure est à la reddition, après l’accession au pouvoir de Félix tshisekedi. Au moins 600 miliciens ont déposé leur armes , satisfaits par l’investiture de Félix Tshisekedi comme président de la République démocratique du Congo, a-t-on appris samedi des autorités locales.
“Ces 600 miliciens ont répondu à notre appel en faveur de la paix. Nous avons un nouveau président, nous devons tous le soutenir. Je prie tous ceux qui sont encore en brousse de sortir et de déposer les armes”, a déclaré à la presse Denis Kambayi, gouverneur du Kasaï-central.
Ces miliciens sont tenus pour responsable de violences qui dans la région a fait 3.000morts .
Le nombre total de ces miliciens est estimé à quelque 1.700 par les autorités.Pour beaucoup d’entre eux, il n’y a plus de raison de poursuivre la guerre, puisque l’objectif de la rebellion a été atteint : rendre le pouvoir au peuple.
“Nous sommes venus déposer les armes, car pour nous, la guerre est finie. Le peuple a pris le pouvoir avec l‘élection de Félix Tshisekedi, plus rien ne justifie la guerre”, a déclaré à l’AFP Raphaël Kabeya , superviseur des miliciens sur l’axe Kananga-Bunkonde (Kasaï-central).
Reconnus par leurs bandeaux rouges autour de la tête, ces miliciens ont déposé un arsenal contenant des fusils AK 47 et des fusils de chasse calibre 12, des machettes, des bâtons, des flèches, des couteaux, des statuettes et des amulettes, a constaté un correspondant de l’AFP.
Ensuite, ils se sont rendus au siège local de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), le parti de Félix Tshisekedi, lui-même natif de la région du Kasaï (centre), selon le journaliste.
À l’origine des conflits, l’insurrection de la milice politico-mystique Kamuina Nsapu, du nom d’un chef coutumier tué dans une opération des forces de sécurité contre sa résidence le 12 août 2016. Mais à présent, les miliciens n’espèrent qu’une seule chose, enterrer la hache de guerre et soutenir le nouveau président, au point où ils en appellent même à une réconciliation avec certaines bandes rivale.
“Nous avons manifesté notre volonté de mettre fin au conflit armé. Nous demandons à nos frères Bana Mura (la milice rivale soutenue par les autorités, selon un rapport de l’ONU), de remettre leurs armes pour sceller la réconciliation”, a encore déclaré M. Kabeya.
même son de cloche à Tshikapa, dans la province voisine du Kasaï, selon plusieurs témoins contactés par l’AFP.
Mais “la prise en charge de ces miliciens n’est pas assurée à Kananga et à Tshikapa. Ce qui risque de compromettre ce processus de reddition volontaire”, a déploré Monique Ngalula, responsable locale de l’ONG Cadre de concertation des femmes congolaises (Cafco).
Le 15 janvier, 50 chefs miliciens Kamuina Nsapu, qui se disaient satisfaits des résultats de la présidentielle, s‘étaient rendus aux autorités.