RDC : 11 morts en une semaine dans la plus grande prison de Kinshasa

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Au moins onze détenus sont morts depuis le début de l’année dans la plus importante prison de Kinshasa, en raison d’une rupture de stocks en nourriture et en médicaments, a-t-on appris de sources pénitentiaire et humanitaire.

“Depuis le 1er janvier, nous avons enregistré onze morts. Les trois derniers sont décédés hier (lundi), parce qu’il n’y avait pas de médicaments pour les soigner et leurs familles n’avaient pas de moyens”, a déclaré à l’AFP un responsable de la prison centrale de Makala à Kinshasa sous couvert d’anonymat.

“Depuis octobre, l’État n’a plus décaissé de fonds pour ravitailler la prison en médicaments et en nourriture”, a-t-il ajouté.

“La prison de Makala et presque toutes les prisons du pays ne sont plus approvisionnées en nourriture et en médicaments”, a déploré Emmanuel Cole, responsable d’une organisation congolaise active dans les milieux carcéraux de République démocratique du Congo (RDC).

“C’est vrai, il y a eu retard dans le paiement des fournisseurs, ce qui justifie ces ruptures de stocks à la prison centrale de Makala. Mais, la situation a été régularisée depuis” lundi, a déclaré à l’AFP le ministre de la Justice Célestin Tunda Ya Kasende.

“Il y a près de 9.000 prisonniers. Le nombre d’une dizaine de morts peut se comprendre. Mais, il faut aussi que des médecins nous disent si ces morts ont pour cause ces ruptures de stocks en médicaments et en nourriture”, a-t-il ajouté.

La prison centrale de Makala a été construite du temps de la colonisation belge pour recevoir 1.500 personnes. Elle compte à ce jour “8.618 détenus” dont “500 condamnés”, selon M. Cole.

Des travaux de réhabilitation d’au moins trois pavillons sont en cours, obligeant les prisonniers à vivre dans une plus grande promiscuité.

Datant de l‘époque coloniale, les prisons de la RDC sont particulièrement vétustes et surpeuplées. Les détenus y vivent dans des conditions d’hygiène désastreuses, exposés à de nombreuses maladies, à la déshydratation et à la malnutrition.

AFP

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