Le président brésilien Michel Temer visé par de nouvelles accusations

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Le président brésilien Michel Temer a été accusé par le procureur général d’avoir joué le rôle de leader d’une organisation criminelle depuis sa prise de fonction, en mai 2016. Le chef de l’État est déjà au centre d’un vaste scandale de corruption.

Au Brésil, le président Michel Temer, déjà au centre d’un vaste scandale de corruption, a fait l’objet jeudi 14 septembre d’une nouvelle accusation de la part du parquet, pour « obstruction à la justice et participation à une organisation criminelle ».

Le procureur général Rodrigo Janot a présenté une demande de mise en examen de Michel Temer et de six de ses proches collaborateurs, affirmant que le chef de l’État jouait le rôle de « leader de l’organisation ».

Fin juin, Michel Temer, 76 ans, avait déjà été accusé formellement de « corruption passive », mais était parvenu à sauver son mandat, empêchant l’ouverture d’un procès à son encontre en obtenant une large majorité à la chambre des députés.

Plus de 150 millions d’euros de pots-de-vin, selon le parquet

Selon le procureur, Michel Temer a « joué le rôle le leader de l’organisation criminelle depuis mai 2016″, date à laquelle il a remplacé à la tête du pays Dilma Rousseff (gauche), elle-même destituée pour maquillage de comptes publics.

Le réseau de corruption aurait permis aux accusés d’empocher 587 millions de réais de pots-de-vin (environ 158 millions d’euros au taux de change actuel), ajoute le parquet. Des dessous de table auraient été versés notamment dans l’objectif d’obtenir des faveurs pour des entreprises privées cherchant à décrocher des contrats avec des compagnies d’État, comme le géant pétrolier Petrobras.

La présidence a réagi jeudi dans un communiqué avec une rare virulence, qualifiant les nouvelles accusations d' »absurdes » et jugeant que le procureur général maintenait « sa conduite irresponsable pour couvrir ses propres erreurs ».

Le dernier fait d’arme du procureur Rodrigo Janot

Cette nouvelle mise en accusation était attendue comme le dernier fait d’armes du procureur Rodrigo Janot, un des fers de lance de la lutte anticorruption. Ce dernier doit quitter son poste en fin de semaine, son mandat arrivant à son terme, et sera remplacé lundi par Raquel Dodge, magistrate désignée par le président.

 

Cette demande de mise en examen a été remise à la Cour suprême, qui doit l’analyser avant de la soumettre à la chambre des députés. Si deux tiers des parlementaires votent pour l’ouverture d’un procès, le président sera écarté pour six mois le temps de son jugement.

Toutefois, la plupart des observateurs considèrent que Michel Termer dispose toujours des soutiens nécessaires au Parlement pour se maintenir au pouvoir contre vents et marées. Malgré un taux de popularité au ras du sol (5 % selon les derniers sondages), le président Temer bénéficie en effet du soutien des marchés, qui voient d’un bon oeil ses mesures d’austérité pour assainir les comptes publics dans un pays qui émerge lentement de la récession.
 AFP

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