Paradoxe d’un Sénégal très riche: Les Sénégalais toujours dans la précarité

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Le Sénégal est un vrai pays de paradoxes. Car, malgré la richesse de son sous-sol, les populations continuent de croupir dans la pauvreté. Pourtant ces richesses sont censées appartenir au peuple, selon l’article 25 de la Constitution, mais dans la pratique, elles profitent plus aux exploitants et à une poignée de privilégiés.

Lompoul est la prochaine zone d’exploitation du zircon par la société Grande Côte opérations. Sa concession s’étend sur une centaine de kilomètres le long de la côte. C’est le quatrième gisement le plus important au monde renseigne Rfi. D’après le ministère sénégalais des Mines, le groupe a produit 85.000 tonnes de minerai en 2020. Tout est exporté, essentiellement vers le marché européen. L’objectif du Plan Sénégal émergent est fixé à 90.000 tonnes par an.

Seulement ce qui est incompréhensible dans cette situation est le fait que nul ne peut dire ce que gagne le Sénégal dans cette affaire, alors que la Constitution dit clairement en son article 25 que les richesses naturelles appartiennent au peuple.

Mais relève plus de la théorie parce que dans la pratique, les populations ne jouissent pratiquement pas des retombées de leurs ressources naturelles.
Pourtant, les découvertes de richesses laissent toujours poindre l’espoir de lendemains qui chantent pour les populations. Mais au finish, elles sont laissées et quai continuent de ressasser leurs misères et d’étaler la pauvreté dont elles espéraient se départir. Ce qui est paradoxal dans cette situation est le fait que ce sont les zones les plus riches qui sont, dans la réalité, les plus pauvres.

Aujourd’hui, le zircon qui est exploité à Diogo ne profite pas aux populations alors qu’au début de l’exploitation de ce minerai, il avait été promis aux populations de Diogo et celles environnantes que leurs conditions de vie seraient considérablement améliorées, mais après 15 ans d’exploitation, elles croupissent toujours dans la pauvreté.

Idem pour le sol de Kédougou, qui renferme d’importants gisements d’or, mais dont l’exploitation, jusqu’à présent, profite plus à des étrangers qu’aux nationaux, y compris les populations du terroir.

Même chose pour les populations de Ngadiaga pour qui ça ne gaze pas du tout, alors qu’on y exploite du gaz depuis des décennies. Pendant ce temps, les autorités sénégalaises continuent de se contenter des miettes qui reviennent à l’État dans le capital, favorisant le «pillage organisé» de ces ressources grâce aux contrats abusifs dont bénéficient les exploitants miniers.

Ce qui est incompréhensible dans la situation vécue par les populations sénégalaises est que, comparé aux autres pays du continent africain, hormis le zircon, l’or, le Sénégal est aussi très riche en ressources naturelles : gaz, pétrole, phosphates, fer…etc.

Mais, ses populations ne parviennent toujours pas à jouir des retombées, au moment où une poignée de privilégiés roulent surces richesses et les roulent dans la farine. Pire ! Au lieu de chercher les voies pour faire profiter aux populations des retombées de ces ressources qui leur appartiennent, les dirigeants préfèrent la facilité en empruntant encore et encore des milliards aux bailleurs, et qui seront investis dans des infrastructures de prestige que les populations devront ensuite rembourser.

En fait, aujourd’hui, c’est comme si l’État et le peuple sont devenus des entités différentes, avec des intérêts totalement divergents.

C’est comme si le pouvoir ne privilégiait pas les intérêts du peuple, mais plutôt ceux des étrangers y inclus ses propres intérêts, en se focalisant uniquement sur les profits qu’ils peuvent générer au détriment des populations.

Vu la façon dont ces ressources ont été gérées, à ce jour, sans que les populations n’en profitent, ne soyons pas étonnés, si demain, le pétrole et le gaz sur lesquels comptent les populations pour améliorer leurs conditions de vie, suivent le même filon que le zircon, l’or, les ressources halieutiques. Pour ne pas dire, que ces ressources risquent, encore une fois, de leur filer sous le nez et à leur barbe.

tribune

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