Mali : le président Keïta tend la main à la coalition qui conteste son pouvoir
Le chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta a tendu la main dimanche soir à la coalition hétéroclite de chefs religieux, d’hommes politiques et de la société civile qui conteste son pouvoir, dans un pays confronté en outre aux attaques jihadistes.
“Ma porte est ouverte et ma main toujours tendue”, a déclaré le président Keïta, dans un discours sur la télévision publique.
“Je me réjouis de la perspective de rencontrer bientôt les acteurs du Mouvement du 5 juin”, a dit le dirigeant malien, au pouvoir depuis 2013, en allusion à la nouvelle coalition qui conteste le pouvoir.
Cette coalition est formée d’un mouvement ayant à sa tête l’imam Mahmoud Dicko, du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) qui regroupe des partis d’opposition dont le principal d’entre eux, et d’Espoir Mali Koura (EMK), un mouvement de la société civile dirigé par le cinéaste et ancien ministre de la Culture Cheick Oumar Sissoko.
Eminente figure religieuse et tenant d’un islam rigoriste, Mahmoud Dicko était un proche du président Keïta. Entré récemment en politique, il est devenu un critique virulent du pouvoir.
IBK appelé à démissionner
La nouvelle coalition a organisé le 5 juin à Bamako un rassemblement de dizaines de milliers de personnes. Plusieurs manifestants ont brandi des pancartes appelant à la démission du président Keïta, qui est soutenu par la communauté internationale dans sa guerre contre les jihadistes.
Le Mali est par ailleurs en attente d’un nouveau gouvernement, après la démission le 11 juin, attendue après les législatives de mars/avril, de l‘équipe dirigée par le Premier ministre Boubou Cissé, reconduit dans ses fonctions.
Des acteurs de la communauté internationale dont l’ONU et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) ont ces derniers jours joué les bons offices en rencontrant séparément MM. Keïta et Dicko.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise multiforme, sécuritaire, politique, économique.
Les insurrections indépendantistes, puis jihadistes, ainsi que les violences intercommunautaires, ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
AFP