Au Mali, plusieurs personnes dont deux soldats, ont été tuées dans des attaques perpétrées lundi et mardi, ont annoncé des sources sécuritaires alors que le Comité international de la Croix-Rouge suspend ses activités à Tombouctou pour « insécurité croissante ».

Un gendarme a été tué mardi dans une embuscade dans la région de Ségou, à l’est de la capitale Bamako, a déclaré une source de sécurité. Un jour plus tôt, lundi, deux camions de l’armée avaient été attaqués par un engin explosif dans la région de Koro, près de la frontière burkinabé, dans lesquels un soldat et deux civils avaient été tués, a déclaré un officier supérieur de l’armée à l’AFP. Les différentes attaques n’ont pas été revendiquées. Elles ont été rendues publiques lorsque le CICR a suspendu temporairement ses travaux dans la ville de Tombouctou, dans le nord du pays, à la suite d’un détournement de voiture sous la menace d’une arme près du bureau de l’organisation basée à Genève. « Nous demandons des mesures pour améliorer la sécurité en ville et dans la région », a déclaré le chef de la délégation du CICR au Mali, Jean-Nicolas Marti, dans un tweet

Dans un communiqué, le CICR a déclaré que des hommes armés avaient volé un de ses véhicules lundi au centre-ville et que plusieurs autres vols avaient eu lieu dans la région cette année. « Ce dernier incident est symptomatique du niveau d’insécurité régnant dans la ville et dans la région, qui a atteint un seuil inacceptable pour la population », a déclaré le CICR. Malgré l’aide militaire de la France et des Nations Unies, le gouvernement malien s’est efforcé, sans grand succès, de réprimer la violence qui a éclaté dans le nord du pays en 2012 et qui est déclenchée par des milices islamistes radicales et des milices Touaregs.

La violence ethnique dans le centre du Mali a augmenté après la formation en 2015 d’un groupe djihadistes à majorité Fulani dirigé par le prédicateur Amadou Koufa. Ils recrutent principalement parmi les Fulani, plus spécifiquement des éleveurs et des commerçants, qui eux, sont en conflit avec les Dogons et les Bambara, des agriculteurs qui ont formé leurs propres milices d’autodéfense. Des régions entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et onusiennes