L’IGAD lève l’assignation à résidence surveillée de Riek Machar
koumpeu.com–Le bloc régional de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) a décidé de lever l’assignation à résidence du chef rebelle du Soudan du Sud, le Dr Riek Machar, exilé en Afrique du Sud.
Le prisonnier et chef rebelle Riek Machar était gardé dans une résidence surveillée, près de Johannesburg. Isolé, de ses amis et de sa famille, il avait été exclu du processus de paix au Soudan du Sud.
Un communiqué de l’IGAD publié à l’issue de la 61e Session extraordinaire lundi à Addis-Abeba annonce la libération de Riek Machar le plus vite possible “s’il acceptait de renoncer à la violence, de ne pas entraver le processus de paix et de s’installer dans une région éloignée du Soudan du Sud.’‘
Pendant ce temps, son épouse s’exprimant à la VOA à décrier cette décision conditionnelle prise par l’IGAD.
“Si vous lisez attentivement, en fait, il n’y a pas de levée d’assignation à résidence, parce que ce qu’ils ont dit est très clair, ils vont le transférer de l’endroit où il se trouve, en Afrique du Sud, à un autre endroit “, a déclaré Angelina Teny, épouse de Machar, qui est également membre de l’opposition.
Le communiqué indique par ailleurs que les ministres de l’IGAD décideront d’un éventuel emplacement pour le dirigeant rebelle sud-soudanais Machar, chose que sa femme critique, pour cette dernière les ministres du bloc régional ne sont pas droits envers son mari.
Le Dr Machar, qui s’est retrouvé en Afrique du Sud, est arrivé après une nouvelle flambée de combats en juillet 2016 , cette montée des violences a détruit un accord de paix provisoire et avait rétabli Machar à son poste vice-président avant de le forcer à fuir le pays.
Les groupes d’opposition se disent contrariés par la demande du gouvernement d’exclure Machar du processus de réunification du SPLM, le forum de revitalisation de la paix et du gouvernement de transition national.
Le gouvernement du président Kiir a précisé depuis l’année dernière que Machar ne pourrait se présenter à l‘élection présidentielle qu‘à la fin du processus constitutionnel, insistant sur le fait qu’il devrait rester à l‘écart du reste, affirmant qu’il ferait obstruction à toute l’opération.
Cependant, les observateurs ont déclaré que cette nouvelle condition pourrait entraver le processus de paix alors que la troisième phase du processus de revitalisation est à portée de main.
Machar, qui a longtemps dominé la politique sud-soudanaise, bien qu’il se soit rebellé contre l’ancien leader du SPLM, John Garang De Mabior, a joué un rôle clé dans la lutte pour l’indépendance du Soudan du Sud et a été vice-président à deux reprises de cette nation devenue indépendante en 2011.
Cependant, le conflit entre le Dr. Machar et le Président Salva Kiir a déclenché la guerre civile qui a débuté en 2013 laissant le pays dévasté dans son sillage.
Le bloc régional a également appelé le gouvernement de transition à l’unité nationale et les neuf partis de l’opposition à saisir l’occasion de mettre fin aux souffrances du peuple du Soudan du Sud.
L’IGAD n’a pas fixé de nouvelles dates pour la reprise des pourparlers de paix. Son envoyé spécial, l’ambassadeur du Soudan du Sud, Ismail Wais, consultera plusieurs parties prenantes sud-soudanaises pour concilier la position des parties sur le partage du pouvoir et les arrangements de sécurité permanents avant les prochaines négociations.
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