Environ 60% de l’électricité produite chaque année au Liberia est volée par la population, a déclaré la compagnie d’électricité publique.

Le vol a causé des pertes annuelles d’environ 35 millions de dollars, ont déclaré des responsables de la Liberia Electricity Corporation à la radio publique.

Le Liberia tente de reconstruire son secteur de l’électricité, détruit pendant une guerre civile qui a duré de 1989 à 2003.

Les États-Unis apportent une aide financière et technique au pays pour accroître la connectivité, dans le cadre de l’initiative Power Africa lancée par l’ancien président américain Barack Obama pour fournir de l’électricité à 50 millions de personnes en Afrique subsaharienne d’ici 2020.

Mais jusqu’à présent, seuls 12% des Libériens – et moins de 20% des habitants de la capitale, Monrovia – ont de l’électricité, et l’un des taux d’accès les plus bas au monde.

Le gouvernement s’est fixé comme objectif de fournir de l’électricité à 70 % de la population de Monrovia, soit plus d’un million d’habitants d’ici 2030.

Le vol d’électricité est un problème tant chez les riches que chez les pauvres. Ce n’est pas parce que les gens ne veulent pas payer, mais parce que la compagnie d’électricité n’a pas été en mesure de répondre à la demande énorme d’électricité.

Par conséquent, si une personne voit un câble électrique passer au-dessus de sa maison ou de son magasin, elle connecte ses propres fils au câble pour alimenter son domicile.

Pour s’attaquer au problème, la compagnie d’électricité a mis sur pied un groupe de travail qui patrouille les quartiers et coupe l’approvisionnement illégal. Elle a également mis en place une ligne d’assistance téléphonique pour inciter les gens à signaler les vols d’électricité.

La centrale hydroélectrique de Mount Coffee, détruite pendant la guerre et reconstruite avec l’aide de donateurs, produit beaucoup d’électricité, mais le problème réside dans le fait que le service public a une capacité limitée pour la distribuer. Et tant que cela ne changera pas, le vol d’électricité risque de se poursuivre.

Certains considèrent la privatisation comme la solution, soulignant que le secteur des télécommunications est en plein essor depuis sa libéralisation il y a près de 20 ans. Mais rien n’indique que le gouvernement ait l’intention de le faire dans le secteur de l’électricité dans un proche avenir.

Crédit photo : liberianobserver