Les femmes africaines ont un rôle à jouer dans le développement de l’intelligence artificielle

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L’intelligence artificielle (IA) représente une opportunité considérable de développement en Afrique. Les États peuvent utiliser l’IA ainsi que d’autres technologies numériques pour promouvoir l’innovation et accélérer le développement durable. C’est ce qu’indique une récente étude de l’UNESCO sur l’évaluation des besoins en intelligence artificielle en Afrique.

L’étude de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture révèle le besoin de renforcer la connaissance politique, juridique et réglementaire sur ce continent en matière de gouvernance de l’intelligence artificielle.

Pour Gabriela Ramos, Sous-Directrice générale des sciences sociales et humaines à l’UNESCO, les femmes doivent jouer un rôle dans le développement de ces technologies.

En effet, seulement 22% des professionnels de l’intelligence artificielle dans le monde sont des femmes. Pour Anne Bioulac, membre de l’initiative Women in Africa et Vice-Présidente à Capgemini, c’est la même situation dans tous les domaines technologiques.

Dans un entretien accordé à ONU Info, elle explique que le manque de femmes dans le développement de l’intelligence artificielle risque de créer des biais.

Anne Bioulac :  En effet, les femmes ne vont pas véritablement vers ce type de fonction. Or je pense que pour l’intelligence artificielle c’est encore plus problématique que pour les autres domaines de la technologie parce que l’IA est en fait un miroir du monde. On recrée finalement. L’IA est là pour avoir des mécanismes, des algorithmes qui reproduisent le monde plus vite, de façon plus sûre, etc. Et donc un monde qui n’est pas fait par assez de femmes.

En fait, cela va entraîner des biais. On a vu plusieurs problématiques que ce soit dans la reconnaissance faciale, par exemple. Comme c’était surtout des hommes blancs qui la faisait, on a vu qu’ensuite les algorithmes avaient du mal à reconnaître les femmes, les hommes noirs, finalement toutes les personnes autres que celles qui les avaient programmés. Le fait que les femmes ne soient pas des productrices d’intelligence artificielle, cela va entraîner des biais dans la société. Et avec le développement de cette technologie je pense que c’est vraiment quelque chose qu’il faut regarder de très près.

Il faut donc être sûr que les besoins des femmes, leur spécificité, sont bien pris en compte par les algorithmes qui sont mis en place. Parce qu’au-delà de l’intelligence artificielle, l’un des problèmes qu’on a aujourd’hui, c’est que l’intelligence artificielle ça apprend sur des données. Or, on s’est rendu compte que les femmes étaient souvent absentes des sets de données qui existaient. Et quand on entraîne les modèles sur des données qui ne représentent pas les femmes et bien cela devient encore plus problématique pour le futur. Donc oui, c’est une vraie opportunité, mais il faut vraiment faire attention. Est-ce que ce miroir grossissant n’accélère pas des biais encore plus importants ?

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