Le « oui » en tête du référendum au Liberia, l’opposition accentue son avance aux sénatoriales

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Les Libériens ont répondu « oui » aux propositions de leur président George Weah de réduire le mandat du chef de l’Etat et d’autoriser la double nationalité, selon les résultats partiels portant sur un tiers des régions du pays annoncés mardi. Dans le même temps, les électeurs ont infligé à l’ex-star du foot mondial un sérieux revers lors des élections organisées le même jour pour renouveler la moitié des 30 sièges de sénateur, selon de nouveaux résultats publiés mardi confirmant les premières tendances.

Environ 2,5 millions d’électeurs avaient été appelés à se prononcer le 8 décembre sur huit amendements à la Constitution, dont un réduisant la durée du mandat présidentiel de six à cinq ans. Le « oui » aux huit questions l’a emporté dans les cinq comtés où le dépouillement est achevé, sur les 15 que compte le Liberia, a indiqué la commission électorale nationale (NEC).

Aux sénatoriales, sur les sept comtés entièrement dépouillés, l’opposition en remporte quatre, contre deux pour le Congress for Democratic Change (CDC) de George Weah et un pour un candidat indépendant, selon la NEC. L’opposition enregistre une victoire hautement symbolique dans le comté de Montserrado, le plus peuplé du pays et qui comprend la capitale Monrovia.

Dans le fief électoral historique de George Weah, c’est l’un de ses adversaires les plus farouches, le sénateur Darius Dillon, qui est reconduit, avec 61% des voix, selon la commission électorale. L’échéance avait valeur de double test pour le président Weah, qui avait soulevé un immense espoir en 2018 en accédant au pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest toujours marqué par la guerre civile de 1989-2003 et l’épidémie d’Ebola de 2014-2016.

Il n’a pas réussi à redresser l’économie et l’enthousiasme a fait place au désenchantement. Les principaux partis d’opposition avaient appelé à boycotter le référendum.

Bien que M. Weah, 54 ans, en soit toujours à son premier mandat, ses adversaires craignent qu’il tire profit d’une modification de la Constitution pour faire valoir que les compteurs sont remis à zéro et briguer le moment venu un troisième mandat, comme viennent de le faire ses homologues et voisins guinéen Alpha Condé et ivoirien Alassane Ouattara.

La consultation vise aussi à modifier les règles en matière de nationalité, une question qui continue à diviser la société du Liberia, plus ancienne république d’Afrique noire fondée au XIXe siècle sous l’impulsion des Etats-Unis pour des esclaves affranchis. Si l’adoption de la proposition de révoquer l’interdit de 1973 sur la double nationalité se confirme, les futurs binationaux, dont beaucoup ont secrètement la nationalité américaine, auront accès à la propriété au Liberia, ce qui devrait donner un coup de pouce à l’économie.

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