Lac Tchad : l’opération contre Boko Haram terminée, 1000 jihadistes tués

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L’opération militaire lancée contre le groupe jihadiste Boko Haram au lac Tchad a coûté la vie à “52 militaires tchadiens”, a annoncé jeudi à l’AFP le porte-parole de l’armée tchadienne, affirmant qu’un millier de jihadistes ont été tués.

Déployée le 31 mars, l’armée tchadienne a achevé son opération mercredi, sous les ordres du président Idriss Déby Itno, qui voulait venger la centaine de militaires tués dans une attaque de Boko Haram le 21 mars sur la presqu‘île de Bohoma, la pire défaite subie en une journée par son armée.

Le président, qui voulait à tout prix défendre la réputation de ses forces, parmi les meilleures de la région, s‘était rendu sur place, et clamait samedi à la télévision nationale qu’il n’y avait plus “un seul jihadiste sur l’ensemble de la zone insulaire”, en référence à la constellation d‘îlots parsemés sur le lac Tchad, vaste étendue d’eau marécageuse.

Le Tchad est seul à supporter tout le poids de la guerre contre Boko Haram

“1.000 terroristes ont été tués, 50 pirogues motorisées détruites”, a affirmé le porte-parole de l’armée, le colonel Azem Bermendoa Agouna.

Prise de relais

Au delà de ses frontières, l’armée tchadienne a poursuivi Boko Haram “en profondeur sur le territoire du Niger et du Nigéria, en attendant que leurs troupes prennent le relais” dans cette région frontalière, a assuré le porte-parole.

Les forces de Boko Haram, actives sur les rives nigérianes du lac, ont été forcées de se replier, ont confirmé deux sources sécuritaires nigérianes.

“Mercredi, les troupes tchadiennes sont entrées à Duguri, une île du côté nigérian du lac, où l’armée nigériane n’a pas pu mettre les pieds depuis trois ans”, a rapporté l’une d’entre elles, sous couvert d’anonymat.

Depuis plusieurs mois, le groupe Boko Haram a intensifié ses attaques contre les quatre pays qui entourent le lac: le Tchad, le Nigeria, le Niger et le Cameroun.

Frustrations tchadiennes

Ces quatre pays organisent depuis 2015 au sein de la Force multinationale mixte (FMM) leur lutte contre le groupe jihadiste né au Nigeria en 2009, mais le Tchad, qui a mené sa riposte en dehors de ce cadre, n’a pas caché ses frustrations après l’attaque de la base de Bohoma.

“Le Tchad est seul à supporter tout le poids de la guerre contre Boko Haram”, s’est plaint le président Déby ce week-end. “J’ai rencontré le commandant de la FMM et lui ai demandé de prendre le relais”, a-t-il ajouté.

Face à l’intensification des attaques, le Tchad avait déjà redéployé sur son territoire en janvier 1.200 de ses soldats intégrés à la FMM sur le sol nigérian.

Contactées par l’AFP, les armées des autres membres de la FMM n’ont pas commenté les affirmations du président tchadien.

Mardi, l’armée nigériane avait affirmé dans un communiqué avoir éliminé une position de Boko Haram en concertation avec l’armée nigérienne, mais sans mentionner l’opération tchadienne en cours.

“La FMM reflète typiquement les institutions régionales qui fonctionnent mal: les pays membres ne parlent pas la même langue, ils n’y a pas suffisamment de partage de renseignements”, juge Jacob Zenn, chercheur à la Fondation Jamestown, aux Etats-Unis.

AFP

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