La corruption, la raison du surendettement des pays africains

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Les pays africains, surtout ceux en développement, s’endettent chaque année pour assurer le fonctionnement des instances républicaines. Le jeudi 17 octobre dernier, 28 ministres des finances africains ont unanimement demandé à la communauté internationale de les aider à éviter dorénavant les dettes exponentielles. Mais, David Malpass, le président de la Banque mondiale, pense que la corruption est le nœud de la dette.

La dette des pays à faibles ou moyens revenus est passée de  3 462 milliards de dollars en 2008 à 7 810 milliards de dollars en 2018, selon un rapport du Fonds monétaire international (Fmi). Cet état de chose doit interpeller les Etats qui, au lieu d’éviter l’endettement s’enlisent davantage au fil du temps. C’est justement dans cette optique que les 28 ministres des finances de l’Afrique francophone ont sollicité l’appui des organismes internationaux pour juguler la crise liée à l’endettement vertigineux. A l’issue des assises du 17 octobre, le journal français Le Monde a arraché quelques mots au président de la Banque mondiale qui croit que c’est la corruption qui est à l’origine de la croissance des dettes.

Pour David Malpass, il y a une seule condition pour que la dette soit efficace. Il faut contracter les prêts auprès des institutions financières ou bailleurs de fonds internationaux. Malheureusement, plusieurs pays africains optent pour la négociation bilatérale, déplore le président de la Banque mondiale. Lorsque le prêt est contracté de pays à pays, il est difficile de faire la lumière sur les conditions d’emprunt. « Ce qui importe surtout dans la gestion de la dette, c’est la visibilité à long terme ; et nous devons surtout surveiller le risque de dette cachée », conseille-t-il. Il n’est pas difficile d’inverser la courbe si la volonté politique y est.

Combattre le mal à tout prix

David Malpass a aussi fait savoir que la dette ne peut baisser sans l’investissement. C’est pourquoi il fait remarquer que le moyen le plus efficace pour éviter les dettes est d’attirer les investisseurs. Plus il y a d’investisseurs, plus la fiscalité augmente et moins le pays s’endette. Mais pour y arriver, des dispositions sont à prendre, selon lui. L’amélioration de la gouvernance, la faciliter des démarches des entreprises, la simplification de l’acquisition des terres, l’amélioration de la transparence, le raccourcissement  des procédures sont entre autres mesures à prendre par les Etats africains pour intéresser les investisseurs. le point culminant reste, selon le président de la Banque mondiale, la lutte contre la corruption. « Les pays pauvres doivent aussi combattre la corruption. Ils souffrent de surendettement parce que les capitaux qui arrivent chez eux sont détournés par la corruption et fuient vers les pays riches », dénonce-t-il.

Il est convaincu que la fuite illégale des capitaux des pays africains dépasse l’aide publique au développement qu’ils reçoivent.

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