« Je peux confirmer que l’envoyé spécial [Steve] Witkoff et le président ont soumis au Hamas une proposition de cessez-le-feu qu’Israël a approuvée et soutenue. Israël a signé cette proposition avant qu’elle ne soit envoyée au Hamas, a déclaré Karoline Leavitt lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche. Les discussions se poursuivent », a-t-elle ajouté. La presse israélienne avait également affirmé que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avait contacté les familles des otages encore détenus par le Hamas pour leur faire part qu’il allait accepter cette proposition de cessez-le-feu.
Dans l’après-midi, le Hamas a dit dans un communiqué avoir reçu de la part des médiateurs « la nouvelle proposition » de l’émissaire spécial du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. La direction du Hamas « l’étudie d’une manière responsable », ajoute le texte, qui ne fournit aucun détail sur les termes de cette proposition.
Pour Bassem Naïm, un des dirigeants en exil du Hamas, la proposition américaine « ne répond pas aux demandes de notre peuple, a-t-il déclaré à l’AFP. La réponse de l’occupation [Israël, NDLR] signifie, en essence, la perpétuation de l’occupation, la poursuite des meurtres et de la famine [même pendant la période de trêve temporaire], et ne répond à aucune des demandes de notre peuple, notamment l’arrêt de la guerre et de la famine », a déclaré Bassem Naïm, ajoutant néanmoins que « la direction du mouvement examin[ait], avec un grand sens de la responsabilité et du patriotisme, la réponse à donner à cette proposition ».
Une proposition perçue comme « un recul par rapport à la proposition soumise au Hamas il y a plusieurs jours »
Selon une source proche du Hamas, « la nouvelle proposition […] Witkoff, reçue par le Hamas via les médiateurs [l’Égypte et le Qatar, NDLR], est considérée comme un recul par rapport à la proposition […] soumise au Hamas il y a plusieurs jours et acceptée » par le mouvement, laquelle « contenait un engagement américain concernant des négociations en vue d’un cessez-le-feu permanent ».
« Il est difficile pour le Hamas d’accepter la [nouvelle] proposition tant qu’elle ne contient pas des garanties américaines [sur] des négociations en vue d’un cessez-le-feu permanent pendant la période de trêve temporaire », a ajouté cette source.
Selon deux sources proches des négociations, la nouvelle proposition américaine porte sur une trêve de 60 jours pouvant être étendue jusqu’à 70, et la remise par le Hamas de 10 otages vivants et neuf morts en échanges de la libération de prisonniers palestiniens au cours de la première semaine, et un deuxième échange sur le même nombre d’otages vivants et morts au cours de la deuxième semaine.
L’optimisme de Steve Witkoff, l’émissaire de la Maison Blanche au Moyen-Orient
L’envoyé du président américain Donald Trump au Moyen-Orient a exprimé cette semaine son optimisme quant à la négociation d’un accord visant à mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas et à restituer davantage d’otages capturés lors de l’attaque qui l’a déclenchée.
« J’ai de très bons pressentiments quant à la possibilité de parvenir à une résolution à long terme – un cessez-le-feu temporaire et une résolution à long terme, une résolution pacifique de ce conflit », a déclaré Steve Witkoff à Washington mercredi 28 mai, ajoutant qu’une nouvelle proposition américaine serait bientôt remise aux parties belligérantes.
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Selon Hasni Abidi, directeur du Centre d’études du monde arabe et méditerranéen, la pression internationale a joué sur la décision du Premier ministre israélien d’accepter cette nouvelle proposition, beaucoup plus proche de ses demandes. « Il y a un retournement de l’opinion publique qui est très important, mais aussi une certaine pression sur Benyamin Netanyahu. On le voit bien avec plusieurs pays européens. La position allemande est très significative, venant du nouveau chancelier qui est considéré comme un ami d’Israël », explique-t-il.
« Mais aussi, on voit bien qu’il y a une certaine réticence de la part du président américain qui avaient snobé une escale ou en tout cas un appel téléphonique à Benyamin Netanyahu quand il était en visite dans le golfe [Persique]. Et bien sûr et surtout la question humanitaire, [avec] les images qui nous proviennent de Gaza, avec cette situation de quasi-famine », poursuit Hasni Abidi.
Tous ces éléments-là ont constitué finalement un tournant dans la position internationale et qui a probablement aussi poussé les Benyamin Netanyahu à accepter une proposition qui n’est pas du tout, en tout cas, à l’encontre des objectifs de Benyamin Netanyahu…
Hasni Abidi, directeur du Centre d’études du monde arabe et méditerranéen
Au moins 23 morts dans une frappe à Al-Bureij, au centre de la bande de Gaza
Israël a intensifié son offensive à Gaza le 17 mai dans le but affiché de prendre le contrôle de la totalité de ce territoire palestinien, d’anéantir le Hamas et de libérer les derniers otages, enlevés lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023.
Ce jeudi, « 44 personnes ont été tuées dans des raids israéliens sur la bande de Gaza » depuis minuit, a déclaré à l’AFP Mohammed Al-Moughayir, un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza, un organisme de secours. Parmi elles, « 23 personnes ont été tuées, d’autres blessées et plusieurs sont portées disparues après une frappe israélienne ayant visé une habitation » à Al-Bureij, dans le centre du territoire, selon lui.