Gabon: interdiction de la diffusion d’un documentaire sur la mère d’Ali Bongo
Affaire d’Etat vous avez dit affaire d’Etat ? La seconde saison de la série documentaire « Despot Housewives », consacrée aux femmes des dictateurs, devra se passer du cas du Gabon. La présidence gabonaise a en effet demandé et obtenu de la chaîne Planète +, du groupe français Canal +, la déprogrammation du document sulfureux qui retrace le parcours de femmes de despotes à travers le monde. Le volet sur Patience Dabany alias Joséphine Nkama n’a en effet pas pu être diffusé jeudi 28 septembre, le Gabon ayant pesé de tout son poids pour éviter de graves révélations sur la vie déjà bien ombragée de la mère d’Ali Bongo.
« Despot Housewives », la série documentaire de Planète + diffusée depuis le 21 septembre ne fera plus escale au Gabon et sur le cas Patience Dabany, la mère d’Ali Bongo. La chaîne française câblée Planète+ appartenant au groupe Canal+ aurait en effet reçu de fortes pressions des autorités gabonaises pour obtenir la déprogrammation du documentaire télévisée.
Selon plusieurs indiscrétions, le documentaire ferait de troublantes révélations sur la vie peu orthodoxe sur l’ancienne première dame du Gabon Joséphine Nkama et son passé auprès d’Omar Bongo, mort au pouvoir après 42 ans de règne. En faisant intervenir notamment l’ancienne épouse américaine d’Ali Bongo, Inge Bongo, qui balance tout ou presque sur les sombres années de pouvoir d’Omar Bongo.
Le réalisateur du documentaire, Joël Soler, a déclaré à l’Agence France Presse être étonné de cette décision, soulignant que le film qui devait être diffusé jeudi dernier, avait pourtant été validé par la chaîne. Cette déprogrammation serait donc intervenue à la dernière minute car selon BBC, Patience Dabany en personne, aurait fait planer sur la chaîne des poursuites judiciaires en France.
Joint par Info241, le groupe Canal + n’a pas souhaité commenter l’affaire qui souligne une fois de plus, la fébrilité des autorités gabonaises quant à de potentielles révélations. Ce, après celles de France 2 sur le passé scolaire « médiocre » d’Ali Bongo ou encore la confiscation de la famille Bongo sur les recettes du pétrole gabonais. Une victoire donc pour le régime de Libreville qui a su agir à temps pour épargner de nouvelles sueurs froides à Ali Bongo et son image déjà bien écornée.