Gabon – Bongo absent: après la décision de la Cour, un avocat vient ajouter de l’huile sur le feu
La décision de la cour constitutionnelle gabonaise en date du 14 novembre de modifier la constitution du pays notamment en complétant un alinéa à l’article 13 afin de permettre au vice-président d’assurer l’intérim (en conseil des ministres) du président, malade et absent du territoire, continue de susciter des réactions d’indignation.
Dans une vidéo postée sur le réseau social Facebook, Fabien Méré, ancien avocat au barreau du Gabon, a exprimé son «point de vue concentré, très ramassé, de cette énième hérésie», rapporte le site « news.alibreville.com ». Selon l’avocat, cette décision de la cour, vient crucifier «notre mère à tous au profit d’une indigne fratrie, au détriment du reste de la famille». «J’ai lu la décision rendue par ce qui sert de Cour constitutionnelle. J’ai entendu la détresse, la colère et les cris des haines. J’ai lu de nombreuses publications de qualités et suivi pas mal de déclarations éclairantes de nombreux de mes compatriotes. J’ai lu çà et là le dépit de quelques amis du Gabon, mais aussi les railleries de certains étrangers. Tristesse et désolation», a regretté M Méré.
Des prérogatives auto octroyés ?
En effet, le 14 novembre dernier, pour pallier à l’absence prolongée du président Ali Bongo, hospitalisé à Ryad pour un état de santé plutôt grave, et assurer la continuité de l’Etat, le conseil constitutionnel gabonais, par la décision n° 219/CC, a ajouté un paragraphe à la loi fondamentale du pays, autorisant ainsi, le vice-président à convoquer et présider un conseil des ministres. En son article 1, la décision à polémique stipulait notamment que «L’article 13 de la Constitution comporte une lacune qu’il convient de combler en lui ajoutant un autre alinéa…». Or, Fabien Méré dit avoir cherché sans trouver, nulle part, «une quelconque disposition légale autorisant la Cour constitutionnelle à combler une lacune constatée dans la loi fondamentale» ; et encore moins «une disposition légale autorisant la haute Cour à ajouter un alinéa au corpus constitutionnel».
«Protéger la Loi fondamentale».
L’avocat déduit de l’attitude du pouvoir en place et de la cour, qu’ils ont clairement choisi «la haine et le cloître» et «une autre nationalité». Il explique selon le média gabonais, que les composantes de ce pouvoir «se sont volontairement exclus de la République» et que les sages qui constituent la cour constitutionnelle ne sont pas dans leur prérogatives ; en agissant ainsi dit-il, ils font exactement le contraire de leur mission première qui est de «protéger la Loi fondamentale». Fabien Méré assure toutefois que le combat pour la libération du Gabon n’a pas été remis en cause et que « seule la légitimité sauvera le Gabon. Alors, on continue !»