Facebook, Twitter et Google convoqués devant le Congrès américain

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Les commissions parlementaires veulent déterminer si tous ces outils ont pu être utilisés par le gouvernement russe pour exercer une influence sur l’élection présidentielle américaine de 2016.

La pression monte sur les firmes de la Silicon Valley. Le Sénat américain et la Chambre des représentants ont officiellement demandé aux géants du secteur technologique Google, Facebook et Twitter de témoigner dans le cadre des enquêtes sur une possible influence russe dans l’élection présidentielle de 2016.

« Le Congrès et le peuple américain ont besoin d’entendre ces informations importantes directement de ces entreprises », ont indiqué les représentants Mike Conaway et Adam Schiff, membres de la commission d’enquête de la Chambre.

Le rôle des réseaux en question

Des représentants de ces groupes sont attendus par la commission du Sénat sur le renseignement le 1er novembre prochain pour une audition publique, a fait savoir l’institution mercredi. La commission de la Chambre des représentants sur le renseignement, qui enquête aussi sur une possible influence russe, a également indiqué mercredi avoir appelé ces groupes à témoigner. ll s’agit de déterminer si ces réseaux ont pu être utilisés par la Russie pour exercer des interférences sur l’élection présidentielle remportée par Donald Trump l’an dernier.

Face à Trump, Zuckerberg défend Facebook

Au cours de la même journée, Mark Zuckerberg a défendu le rôle joué par Facebook dans l’élection présidentielle américaine de novembre 2016 et a rejeté l’accusation de Trump selon laquelle le réseau social lui serait hostile.

 « Facebook a toujours été anti-Trump, Les réseaux ont toujours étaient anti-Trump donc, les Fake news, le New York Times et le Washington Post étaient anti-Trump. Collusion ? »

Dans un second tweet, le milliardaire explique que le peuple américain était, lui, « pro-Trump ». Il a ajouté qu’aucun autre président américain n’a accompli autant de choses au cours des neuf premiers mois d’une présidence.

Dans un message publié sur son profil Facebook, le patron de Zuckerberg a répondu à ces critiques.

« Trump dit que Facebook est contre lui. Les démocrates disent que nous l’avons aidé. Les deux camps ont été dérangés par les idées et le contenu propagés sur le réseau social. C’est cela de diriger une plate-forme ouverte à toutes les idées », dit le responsable de Facebook, en soulignant l’intérêt pour les candidats de pouvoir communiquer avec les électeurs via les réseaux sociaux.

Dans ce même post, Mark Zuckerberg regrette les propos qu’il a tenus après l’élection, quand il a jugé « dément » de penser que les fausses informations véhiculées sur Facebook avaient pu avoir des conséquences sur le résultat du scrutin. Ce commentaire était « méprisant », écrit-il.

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Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg lors de la remise de son diplôme honorifique en mai dernier à Harvard. Crédits : Reuters.

Les relations entre le patron du réseau social le plus utilisé au monde et le chef d’État ont bien changé. Par le passé, Trump avait salué l’attitude de Facebook et avait même affirmé que le réseau social l’avait aidé à remporter la présidentielle. Son personnel de campagne avait dépensé 70 millions de dollars en publicités sur la plateforme et y avait organisé une émission en direct rappelle Reuters.

Publicités russes

Ces échanges tumultueux entre Zuckerberg et Trump interviennent dans un contexte tendu. Il y a deux semaines, Facebook a révélé que des centaines de faux comptes probablement activés depuis la Russie avaient été utilisés pour acheter des publicités afin de nourrir des tensions politiques aux États-Unis avant et après l’élection présidentielle de 2016.

Selon une enquête interne, Facebook a annoncé au début du mois de septembre avoir repéré 470 comptes ayant dépensé au total près de 100.000 dollars entre juin 2015 et mai 2017 pour publier des annonces mettant en avant de fausses informations. Selon des chiffres relayés par l’AFP, cette somme correspond à l’achat d’environ 3.000 annonces.

 

Facebook est impliqué dans les enquêtes ouvertes par les deux chambres du Congrès américain et par le conseiller spécial Robert Mueller sur une éventuelle ingérence russe dans l’élection présidentielle aux États-Unis.

 

 Twitter dans le viseur

Le site de microblogging est également au centre de l’enquête sur les possibles interférences russes dans la campagne américaine. La presse américaine explique que la plateforme a été fortement utilisée pour répandre du contenu à l’aide de comptes automatiques (Bots). Ces outils ont permis « de faire la promotion d’articles relatifs à l’affaire des emails d’Hillary Clinton et du parti démocrate obtenus par des hackers russes »explique le New York Times.

 

Selon un  groupe de chercheurs membre de The Alliance for Securing Democracy, près de 600 comptes Twitter sont suspectés d’avoir des liens avec des opérations russes sur la campagne américaine. Mais au mois de juin dernier, le vice-président de Twitter Colin Crowel avait indiqué que la plateforme ne devait pas jouer le rôle d’arbitre sur la véracité ou non d’un message posté sur Twitter.

« Comme Twitter est ouvert et en temps réel, la plateforme est le meilleur antidote à la désinformation quand les journalistes, experts et citoyens engagés postent des messages et n’hésitent pas à mettre en cause un discours public dans la seconde ».

Interrogée par le quotidien américain, la professeure d’université de Californie, spécialiste des médias et de la communication, Karen North a pris la défense des arguments de la compagnie. « Les fonctions de Twitter doivent être perçues comme un réseau de diffusion […] Les gens disent des choses et chacun peut les entendre. Quand de fausses informations sont diffusées, les gens peuvent s’approprier cette fausse information et la remettre en cause ». Reste à savoir comment les représentants des géants de la Tech vont se défendre devant la commission parlementaire au mois de novembre prochain.

 

 

avec latribune

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