Elimination des Lions au Mondial:Les Sénégalais peu fair-play !
Koumpeu.com–L’élimination du Sénégal à la Coupe du monde a été très mal vécue par les supporters, les joueurs et les dirigeants, et les autorités. Parce que, justement, on était à deux doigts de la qualification. Non pas seulement parce que nous avons perdu face à la Colombie qui n’a pas mieux joué que nous, mais parce que nous étions, pour une fois, moins fair-play.
Et fair-play, les Sénégalais le sont d’autant moins qu’ils ne vont pas pardonner à l’entraineur Aliou Cissé certains choix, au meneur de jeu Sadio Mané une certaine imprécision et au Président de la fédération de football, Me Senghor, pour avoir trop longtemps duré à son poste.
Les supputations vont bon train et certaines remarques et critiques sont, pour le moins, très désobligeantes.
Au demeurant, tout ce micmac s’explique par l’espoir placé en une équipe qui a trop fait rêver durant sa rencontre avec la Pologne. Pourtant, on a senti, hier, le même engagement tactique et physique, l’envie de gagner chez les joueurs.
Malheureusement, les dieux du foot semblent avoir tourné le dos à l’Afrique, à moins qu’il ne s’agisse de la main invisible du football-business qui hante certains arbitres au point de se montrer moins impartiaux avec les équipes du continent.
Toujours est-il que le Sénégal a fait du chemin. Il a l’avenir devant lui avec une équipe qui a gagné le respect du monde entier. Il n’a eu qu’une seule défaite, celle de trop, un matche-nul fatidique avec une équipe japonaise à portée de main.
L’équipe a catalysé l’espoir de tout un continent. C’est dire qu’il est aujourd’hui temps de nous ramener la coupe d’Afrique. Nous en avons le talent et la hargne.
Malheureusement, le Sénégal joue souvent contre le Sénégal. Notre incapacité à gagner durant les compétitions s’expliquent souvent par des facteurs exogènes à la discipline.
Il est difficile par exemple de voir un entraineur qui fait l’unanimité. Les critiques d’El Hadji Diouf, mal perçues par quelqu’un comme Claude Leroy, sont symptomatiques d’une certaine mentalité de chez nous où on n’aime pas que l’autre réussisse là où nous avons échoué.
El Hadji Diouf aimerait faire rêver ad vitam aeternam. Et il n’est pas le seul. Nous avons un pays bizarre où parmi ceux qui sont censés travailler pour la réussite de l’équipe, il y en a qui font exactement le contraire pour des raisons strictement personnelles.
Néanmoins, notre équipe bute sur de nombreux obstacles dont certains sont aussi endogènes. Des joueurs sont manifestement plus à l’aise dans leurs clubs. Cela se voit aisément.
En Russie, ce n’est pas seulement l’équipe nationale qui a échoué. A l’heure du bilan, il faudra aussi se rendre compte que le fameux Comité interministériel mis en place pour vendre la destination Sénégal, et placé sous le contrôle de la Primature, n’aura pas aussi vraiment brillé.
Pis, lors de la rencontre entre Macky et Poutine, aucun contrat ou protocole d’accord n’a été signé.
Officiels et joueurs vont ainsi rentrer les mains vides dans une aventure qui nous ouvrait pourtant beaucoup de portes.
Il est temps de faire davantage d’aménagements pour réussir à gagner des coupes en Afrique ou ailleurs.
Certes, des efforts ont été faits avec Aliou Cissé, un entraineur de chez nous qui s’est montré à la hauteur, les joueurs qui doivent redoubler d’efforts et de concentration, et des dirigeants pour qui le sport doit désormais être érigé au rang de priorité.
La preuve, l’enjeu était tel que de nombreux commerçants n’avaient pas hésité à investir des sommes importantes dans des maillots et autres gadgets.
Ce n’est cependant que partie remise et nous sommes sûrs que le Sénégal et les équipes africaine valent mieux que cette prestation de ce Mondial 2018 en Russie. Mais pour convaincre le reste du monde, il faudra avoir une mentalité de gagneur en se débarrassant des superstitions ridicules et des jalousies mal placées.
En somme, seul le travail paie. Donc, au travail !
Assane Samb
