D’où vient l’expression « se regarder en chiens de faïence » ?
Chaque jour dans « Historiquement vôtre », Stéphane Bern part à la découverte des expressions que l’on utilise au quotidien, sans forcément bien les connaître. Mardi, il a expliqué l’origine de l’expression « se regarder en chien de faïence ».
« Se regarder en chien de faïence » c’est, selon Le Robert, « se considérer avec méfiance ». Mais d’abord, qu’est-ce-que la faïence ? Il s’agit d’une céramique composée d’étain et d’argile qui recouvre les poteries. Cette technique vient d’Italie, plus précisément de la ville de Faenza dans le nord-est du pays.
Des petites figurines pour décorer les cheminées
C’est au 16ème siècle que la mode de la faïence est lancée et c’est une centaine d’années plus tard que va naît l’expression « se regarder en chien de faïence ». A cette époque, on se chauffe encore au bois. Il était alors d’usage de décorer les cheminées de petites babioles, notamment de statues de chien en faïence disposés face à face, qui, de fait, passaient leur temps à se regarder sans bouger avec un air de défi. L’expression tire son origine de là.
A noter qu’une autre formule équivalente, « se regarder dans le blanc des yeux », peut autant signifier se toiser avec défi que s’admirer amoureusement. Dans les pays anglo-saxons, on dit « to look daggers at each others », c’est-à-dire « se regarder en lançant des poignards ». Au Brésil on préfère la formule « fuzilar com os ohlos », pour « fusiller du regard ».