Cuba: Miguel Diaz-Canel Le nouvel homme fort de La Havane

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Le nouvel homme fort de La Havane n’est pas un Castro. L’actuel président cubain Miguel Diaz-Canel a pris, lundi 19 avril, la tête du parti unique à l’issue du huitième congrès du Parti communiste cubain. En poste depuis trois ans, il devra désormais asseoir sa légitimité politique et faire face à de nouveaux défis dans un pays en crise économique. S’il met fin à l’ère Castro, Miguel Diaz-Canel ne représente pas pour autant un changement à Cuba.

« C’est un leader aimé et respecté par les Cubains », titre Granma, le journal officiel du parti. Dans les faits, Miguel Diaz-Canel est avant tout le premier dirigeant du parti et du pays qui n’a pas vécu le triomphe de la révolution cubaine. Né en 1960, il n’a connu que Fidel et Raul Castro au pouvoir et un pays sous embargo.

Originaire de Santa Clara, cet ingénieur en électronique est aussi et surtout un apparatchik du parti. Il s’agit d’un pur produit du PCC où il a fait toute sa carrière, à Villa Clara, puis Holguin, avant d’être nommé ministre de l’Enseignement supérieur, puis vice-président. Peu charismatique, il dénote de ses prédécesseurs et aura la difficile tâche d’asseoir sa légitimité dans un pays où la crise est aggravée par des sanctions américaines accrues et la pandémie de Covid-19.

Président depuis trois ans

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Président depuis trois ans et désormais premier secrétaire du parti, il entend s’inscrire dans la continuité des politiques de la révolution, mais les temps ont changé. S’il occupe beaucoup l’espace en multipliant les visites de terrain et en étant très présent sur les réseaux sociaux, il semble indifférent à la montée des critiques.

C’est pourtant une page d’histoire qui se tourne pour l’île communiste qui clôture son huitième congrès du parti et ne sera plus dirigée par un Castro. Si Miguel Diaz-Canel prend la place de Raul Castro, qui part à la retraite, ce changement à Cuba est surtout symbolique. La nouvelle génération à la tête du parti s’inscrit dans la continuité des leaders historiques de la révolution cubaine ; les figures changent mais pas les politiques.

Raul Castro part avec le sentiment du devoir accompli et la conviction que sa continuité est assurée. « J’ai la satisfaction de transmettre la direction du pays à un groupe de dirigeants préparés, aguerris par des décennies d’expérience au sein du parti, et qui défendront l’éthique et les principes de la révolution », a-t-il déclaré.

« Le compagnon Raul sera consulté »

Après des décennies de monopole du pouvoir sur l’île, il n’y a plus de Castro au pouvoir à Cuba, du moins officiellement, car pour l’actuel président Miguel Diaz-Canel, Raul Castro reste incontournable. « Le compagnon Raul, par sa légitimité et parce que Cuba a besoin de lui, sera consulté sur les décisions stratégiques de plus grande importance pour le destin de la nation », a-t-il dit. C’est donc surtout un passage de relais symbolique qu’il faut retenir de ce 19 avril, soixante ans jours pour jour après la victoire des Cubains contre l’attaque de la baie des Cochons pilotée par les États-Unis.

Souveraineté et socialisme restent les mots d’ordre à Cuba, dans un pays qui a pourtant changé, paralysé par la crise économique et bouleversé par l’arrivée d’internet. En réaction au renouvellement du bureau politique du parti, qui n’apporte donc que l’illusion d’un changement, les internautes justement ont manifesté leur désarroi et désespoir.

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